Chaque jour, Nova met un coup de projecteur sur une nouveauté. Aujourd’hui : « Afrique Victime » de Mdou Moctar.
Mdou Moctar vient de dévoiler un nouvel extrait de son deuxième album Afrique Victime, à paraître le 21 mai.
Le guitariste est né à Agadez, un village au milieu du désert nigérien. C’est en regardant des tutos vidéos d’Eddie Van Halen sur YouTube et en écoutant les mélodies traditionnelles touareg que Moctar a apprivoisé son instrument et son style. Un remake du « Purple Rain » de Prince entièrement réalisé et joué par ses soins (et devenu, semble-t-il, le premier film en langue Tamasheq) lui fait gagner l’estime de sa communauté. Sa musique, elle, parcourt peu à peu toute l’Afrique de l’Ouest, jusqu’aux États-Unis et le label Sahel Sounds, chez qui est paru un premier album, Ilana : The Creator, en 2019.
Avec Afrique Victime, Mdou Moctar embrasse (et embrase) son côté plus punk, plus féroce. Selon Mikey Coltun, son producteur et bassiste new-yorkais, « la musique et l’émotion des mariages touaregs d’Agadez est exactement la même que celle des meilleurs concerts de punk occidentaux : c’est fort, énergique et puissant ». On retrouve cette force et cette contestation dans le jeu et les textes d’« Afrique Victime », extrait éponyme du disque, qui s’en prend à la violence du colonialisme. Et en particulier, bien sûr, celle de l’empire français, dont les atrocités commises lors de la colonisation du Niger restent une blessure vive pour Moctar. C’est en français et en langue tamasheq, soit pour l’oppresseur d’un temps et son peuple de toujours, qu’il chante donc ces mots : « Afrique victime de tant de crimes / si on ne dit rien, ce sera notre fin ».