« Président, auriez-vous un instant, c’est assez urgent, il en va de la vie des gens, mon ami. »
« Monsieur le président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps. », chantait Boris Vian en 1954 dans « Le Déserteur », ce morceau antimilitariste et immensément culte où il annonçait au président d’alors — il s’agissait du président René Coty — qu’il n’était pas question, pour lui, « de partir à la guerre ». « Je ne veux pas la faire / Je ne suis pas sur terre / Pour tuer de pauvres gens / C’est pas pour vous fâcher /Il faut que je vous dise / Ma décision est prise / Je m’en vais déserter ».
À chaque génération ses problématiques, à chaque âme son combat. Celui de Pat Kalla, défenseur offensif du soleil (qui existe sous la pluie, oui oui), de la vie, des très bonnes ondes qui prennent la forme de très bons moments afro-disco, funk, highlife, afrobeat, va dans le sens d’une libération globale. « Président, écoutez-moi maintenant, c’est assez urgent, il en va de la vie des gens. Mon ami, j’aimerais te voir danser, fini le bal masqué, tu verras les gens s’enjailler ».
Et Pat Kalla, éloquent plébéien qui sait parler aux hommes en costume comme à ceux en chemises disco, a été entendu. Puisque, et cela ne vous aura sans doute pas échappé, la France devrait, sauf souci majeur (vu le contexte, c’est quand même possible ? Effectivement, oui) rouvrir très bientôt. Et retrouver le chemin des dancefloors ? « Président, je dois vous demander, si vous pouvez bouger, sur Disco Makossa. » Manu Macro sur une instru de Manu Dibango ? Chiche ?