Ce matin on fête un disque pensé comme un tout, comme une œuvre qui se déroule et s’écoute intégralement, c’est « le Fil », magistral album de Camille sorti en 2005.
Même si à vrai dire, il est sorti en février et qu’on est un peu en retard, mais qu’importe quand le disque vaut à ce point le détour. Camille, on l’a découverte en solitaire en 2002 avec son premier disque Le Sac Des Filles, mais sa voix nous était déjà familière. Et pour cause, pendant des années Camille a été choriste. Et elle a accompagné Jean Louis Murat et incarné une des âmes du projet Nouvelle Vague.
En 2005, elle sort l’album Le Fil qui s’appelle comme ça parce qu’il déshabille sa conscience, ses histoires d’amour et surtout qu’il est construit sur un concept musical qui s’appelle le segue, c’est-à-dire que tous les morceaux s’enchaînent et sont tenus les uns aux autres grâce à une note, un Si, qui se tient pendant les 47 minutes de l’œuvre.
C’est pour ça que le disque s’appelle Le Fil, même si Camille en adepte de jeux de mots y voyait aussi une homophonie avec le mot « fille », et la féminité, le féminisme est un des grands thèmes de ce disque.
Qui non seulement est conceptuel, a un thème fort, servi par des paroles absurdes, mais qui va surtout marquer la chanson française parce que Camille, en tant que chanteuse est impressionnante. C’est qu’à l’époque elle a compris que son instrument à elle, c’est sa voix et qu’avec elle peut tout faire. Elle marque le rythme, se dédouble, fait ses propres chœurs, atteint les notes les basses et crée, seule, un disque polyphonique. Qui raconte aussi comment la multiplicité nous rend singulier.
Et voici un des plus beaux titres que ce disque contient, « Pâle Septembre », triste et fort.
Visuel © « Le Fil » de Camille