Pour notre plus grand bonheur, le festival Superspectives aura bien lieu cette année pour sa 3ème édition du 18 juin au 11 juillet dans les jardins de la Maison de Lorette à Fourvières. Avec une nouveauté pas des moindres, nous qui avons soif de liberté, l’ouverture d’une programmation 100% gratuite sur la magnifique terrasse nord, avec des performances live, des DJ sets et des sessions d’écoute de la Discothèque de Superspectives tout ça autour d’un bar panoramique avec la plus belle vue de Lyon !
Suite aux remises en question vécues à cause/grâce à vous-savez-quelle-pandémie, un thème s’est imposé à l’organisation, celle du silence. Cocasse, pour un festival de musique ? Pas vraiment. Il y a le silence de l’enfant qui joue (Chassol, Ludi) ; il y a le silence des opprimés à qui on ne donne jamais la parole et qui n’ont plus que les chants révolutionnaires pour se faire entendre (Frederic Rzewski, The Naked Truth) ; il y a le silence de ceux dont la voix, jadis familière, disparaît progressivement dans l’indifférence générale (S. Orlando et C. Zanési, À nos amis les insectes) ; il y a le silence des fous qu’on n’entend plus prophétiser la fin du monde derrière les murs de leur prison ou de nos mépris (Antoine Brun, Requiem for The World) ; il y a le silence de toute cette musique restée empêchée ou qui s’est tue (Federico Mompou, Musica Callada) ; il y a comme chez Dominique Lawalrée, le silence propice à l’oraison, à l’écoute de celui qui est plus intime à moi-même que moi-même et dont la voix se confond avec le murmure du vent ou comme chez Hovhaness, le silence qui se transfigure en musique mystique sur la montagne mystérieuse ; et il y a encore à entendre le silence éloquent de tous ceux qui sont morts après avoir bien parlé et qui auraient pu nous dire encore bien des choses (Requiem pour Olivier Greif ; David Lang, Death speaks).
Au fond le festival idéal que Superspectives souhaite devenir un jour se définirait moins par son intérêt pour telle ou telle musique que par son attachement fondamental à un certain type de silence, celui d’avant comme celui d’après la musique, celui qui présuppose et prolonge indéfiniment toutes nos plus belles émotions musicales. Au moment où nous avons tous envie de refaire la fête et d’aller au concert, voici donc ce que nous nous souhaitons par-dessus tout : renouer grâce à la musique avec la possibilité d’un silence vraiment beau et joyeux, c’est-à-dire au fond avec la possibilité d’une intériorité pleinement habitable. Après une telle année, ils et elles peuvent bien se permettre d’emprunter au poète et mystique espagnol Saint Jean de La Croix ces deux vers qui auront tant inspiré Mompou et qui pourront nous servir de devise pour cette troisième édition : « Musica callada, Soledad sonora ». Traduction très libre : que toute la musique empêchée mais aussi toute la musique retrouvée cet été puisse nourrir nos vies intérieures pour les rendre plus belles et plus sonores !
Retrouvez la programmation complète ici ! Et pour tenter de gagner 2 places pour la soirée du 25 juin ( Lionel Martin, Chassol ) et 2 places pour la soirée du 8 juillet (David Lang) rendez vous sur la page Facebook Nova Aime et jouez ici