Mais elle résonne encore en un mix.
Les mois passent et le passé rattrape les grandes légendes de la pop music. Le motif de tristesse du jour est la disparition d’une des voix les plus importantes de l’histoire du jazz… Al Jarreau, qui a quitté ce monde ce dimanche à l’âge de 76 ans.
Un peu plus tôt cette semaine Al Jarreau avait été hospitalisé à Los Angeles, pour des motifs « d’épuisement ». Un communiqué officiel sur son site confirme la triste nouvelle :
« Il nous manquera, sa seconde priorité dans la vie était la musique, il n’y en avait pas de troisième. La première était d’aider ou de réconforter tous ceux qui en avait le besoin. Qu’il s’agisse de souffrance émotionnelle, ou physique, il voulais nous reposer l’esprit et libérer nos coeurs. Il voulait voir des sourires là où il n’y en avait pas auparavant, et la musique était le moyen qu’il avait trouvé ».
Et ce don de soi n’est pas un mythe. C’est même ce dernier qui va l’introduire à la musique. En 1964, il s’installe à San Francisco et travaille dans un centre d’aide aux cas sociaux. C’est dans la ville californienne qu’il fait la connaissance du pianiste George Duke, avec qui il commencera à se produire.
Ce qui a fait la légende d’Al Jarreau, c’est une voix hors du commun. Dont le spectre était incroyablement large. Des graves du baryton jusqu’à des aigus improbables. Al jarreau dansait sur les mélodies. Surfant à a fois sur ballades mais pouvant s’essayer techniquement à des chants au tempo plus marqué. pas seulement pour jouer de la musique mais aussi pour jouer dans la musique, Al Jarreau s’est toujours amusé à glisser des envols en onomatopées, du scat, et même des évocations vocales d’instruments (basse, percussions…) dans ses performances. Ce sera l’une de ses marques de fabrique.
Eternel curieux, Al Jarreau ne pourra se limiter au jazz, En 1986, il sort ainsi L Is For Lover, nettement plus funk, en s’entourant notamment de musiciens comme Nile Rodgers, du groupe Chic. Il reviendra aussi à ses premières amours notamment en 1994 avec un album produit par Marcus Miller, l’ancien bassiste du trompettiste Miles Davis. Au panthéon de la musique, Al Jarreau publie Givin’It Up en 2006, collaboration avec le guitariste et chanteur George Benson, avec divers invités dont la chanteuse Jill Scott, le pianiste Herbie Hancock et le bassiste et chanteur Paul McCartney…. La carrière du chanteur prodige est si fournie qu’il est inutile d’y calquer des mots et des énumérations de noms et de chiffres pour la conter. Même si savoir qu’il a pu remporter 7 grammys au cours de sa carrière, et qu’il fut le premier à les remporter dans 3 catégories différentes : jazz, pop et R&B donne de l’ampleur à sa carrière.
S’il demeure une chose, c’est cette voix qui a fait son mythe celle qui est à l’honneur dans ce mix, qui témoigne avec précision de ce qui faisait l’identité d’Al Jarreau.
Visuel : (c) DR