Cette semaine, on la commence en suivant les traces de Cesária Évora, qui nous emmenait sur son île, Sao Vicente, au Cap Vert.
Il y a 21 ans, début juin 2001 sortait l’album Sao Vicente di Longe un disque magnifique, qui dit beaucoup de l’époque et de son autrice.
Quand cet album sort, Cesária Évora est déjà couronnée partout dans le monde. Sa voix, son franc parler, le romanesque de sa vie et la teneur de ses chansons ont séduit tout le monde depuis une décennie. Mais elle n’a pas changé, elle est toujours la Cesária qui a grandi à Sao Vicente, qui marche pieds nus pour rappeler le passé colonial de son archipel, et pour s’ancrer dans le sol, et qui vivra toujours avec les siens, là où son coeur et son âme la porte.
Cesária Évora a mis longtemps avant de devenir cette ambassadrice du Cap Vert, de la morna et de la coladeira, deux des genres musicaux capverdiens par excellence. Et c’est sans doute pour ça que le succès ne lui a pas tourné la tête et n’a pas changé grand – chose à sa manière de penser sa musique. Qui reste là pour soigner les vagues à l’âme, raconter le quotidien, embellir la nostalgie.
Dans ces années 2000, elle a des moyens, un public, une maison de disques, un manager qui la soutiennent et la laissent libre de créer. Alors elle veut bien s’aventurer à collaborer avec Caetano Veloso, Chucho Valdes, avec des rythmes afro-cubains, brésiliens. Mais c’est tout. Elle ne transige pas avec son art, et elle veut porter la voix des standards capverdiens, à sa manière. Inimitable, tellement puissante.
On écoute le titre qui ouvre ce disque.
Visuel © Cesária Évora