Parlons franchement.
Dans sa série Earth to Mars, le magazine FiveThirtyEight explore les différents aspects d’une éventuelle expédition humaine sur Mars. Parmi eux, la perpective d’un long voyage (au moins 21 mois), d’y rester, et de s’y reproduire.
Ce qui nous amène indubitablement à la question du sexe. Après une vidéo intitulée « No one has gotten Lucky in space » (littéralement, « Personne n’a pécho dans l’espace »), le site s’est attelé à compiler les données récoltées jusqu’à présent.
Personne n’a pécho dans l’espace
Pour la Nasa, la question a longtemps été taboue. À tel point que le premier couple marié à avoir voyagé dans l’espace, Jan Davis et Mark Lee, a caché sa relation à l’institution, jusqu’à être sûrs qu’ils ne seraient pas handicapés par leur amour naissant. La Nasa aurait probablement refusé de les envoyer en mission ensemble, comme elle l’a fait en 1992. Officiellement, donc, « personne » n’a encore « pécho dans l’espace ». Officiellement.
D’une manière très ironique, les deux tourtereaux et cinq autres astronautes ont notamment procédé à des inséminations artificielles sur des grenouilles pendant leur mission, pour tester les effets de la reproduction en orbite. Et les nouvelles ne sont pas bonnes.
Reproduction en apesanteur
Comme l’expliquait un chercheur à l’époque de la mission, les questions relatives à la gravité sont les plus intéressantes. « Un oeuf peut-il se former sans gravité ? » se demandait Mae Jemison dans le Sun Sentinel en 1992. La question vaut pour le voyage, mais aussi pour une planète à la gravité réduite, comme Mars.
La question continue de passionner les scientifiques, mais la recherche est « lente et très peu financée » selon Fivethirtyeight. Des tests sur des espèces animales ont cependant montré que les radiations et la microgravité empêcheraient un embryon de se développer.
Les radiations spatiales, dont la Terre est protégée par l’atmosphère, peuvent engendrer des mutations génétiques (plutôt dans le sens cancer que dans le sens X-Men du terme malheureusement).
La microgravité, l’absence de champ de pesanteur qui nous pose les pieds sur le sol, rendrait quant à elle impossible la grossesse. Chez plusieurs cobayes emmenés dans l’espace, des souris notamment, l’ovulation s’est tout simplement arrêtée.
On ne sait pas survivre dans l’espace
Chez les humains, les femmes qui voyagent dans l’espace prennent pour la plupart un traitement hormonal qui stoppe leurs cycles. Par ailleurs, seuls 11% des astronautes qui ont quitté la Terre étaient des femmes. Difficile, donc de mener une recherche de long terme sur les effets physiques d’une telle expédition.
Chez les hommes, un fait un peu bizarre a été observé : les astronautes donnent plus souvent naissance à des filles qu’à des garçons. Dans l’ensemble, le manque de données scientifiques sur les effets des voyages spatiaux sur le corps humain est assez alarmant. Les missions ne dépassent souvent pas six mois, même si deux astronautes sont déjà partis une année entière. Scott Kelly, dont la mission a duré 340 jours, a développé, en plus des raideurs musculaires et jambes gonflées, une forme d’urticaire dès qu’il touchait des objets. Les risques de maladies cardiaques sont également accrus chez les astronautes.
« Il faut que nous apprenions à appréhender ces effets si nous comptons vraiment aller sur Mars, expliquait-il lors du conférence de la NASA. Il nous faudra probablement une espèce de gravité artificielle. » Avant d’y faire des enfants, on ferait donc peut-être mieux d’apprendre à survivre dans l’espace. Pour ce qui est du sexe, on se contentera de Bruce Willis et de son marcel orange.
Visuels : (c) Le Cinquième Élément