Quand après de long mois confinés, la vie culturelle reprend, es-tu prêt.e ? 5, 4, 3, 2, 1, partez !
Quand de confinements en couvre-feu, tu as pris l’habitude que ta vie s’apparente au vide, un vide plein de toi et rien que de toi, que ta vie ne soit plus rythmée que par des apéros en distanciel mon mari, des annulations et des impossibilités de faire, tu prends le pli, un pli impeccable, droit et lisse, comme celui de ton pantalon du dimanche, celui des grandes occasions que tu finis avec le temps par enfiler tous les jours.
Plus de rythmes, rien, nada. Tu n’as rien fait pendant des mois et des mois, et tout en râlant, tu y as pris goût. Alors quand la vie redémarre telle une chenille un soir de beuverie ultime, quand la vie reprend sur un rythme tout juste haletant, tu n’es pas plus au tempo. Tu ne notes rien, pensant le report voire l’annulation, proche. Tu confonds les jours, les lieux. Tu n’es plus dans le coup. Tu ne sais même plus réserver ta place, ou demander une exo’ pour compter parmi les happy-fews qui verront, entendront et aimeront ou pas ces monceaux de culture qui te sont jeter en pâture. Il t’arrive même d’oublier de convoquer ta bande de potes pour cette méchante soirée que tous attendaient. C’est simple, tu es out, hors-jeu comme on dit au ballon. Tu n’es plus dans le coup. Tu as toujours une mesure, voire plus de retard. Tu ne sais même plus la différence entre un dîner et un souper, quant à tes amis à force de les voir en vignette dans ton ordi comme une équipe de foot Panini, tu ne les supportes plus et les échangerais bien contre d’autres à la pause-café, ta récré depuis que tu es grand.
Il va falloir reprendre tes marques tel le coureur sur la ligne de départ, les pieds dans les starting-blocks. Il va falloir remettre tes horloges culturelles en route, celles qui te jettent aux petites heures du matin au fond de ton lit, te réveillent trop tôt et te proposent parfois une micro sieste vers 13h et des soupières ou juste après ta journée de boulot. Il va falloir parce que là, je suis out et on est que m-juin. Comprenne qui pourra !