Aujourd’hui dans Vitamine So, un classique de Cassius.
Sophie, ce matin ces pensées philosophiques de Darmanin sur le silence t’ont inspiré non pas un morceau, mais deux ?
Quand Darmanin nous conseille d’écouter le silence, forcément je pense à « The Sound Of Silence » de Simon and Garfunkel – un classique qui a été composé dans la solitude de la jeunesse, puisqu’on le doit à Paul Simon, qui une nuit d’insomnie s’est assis sur le carrelage de sa salle de bain, guitare à la main, toute lumière éteinte. C’est là, avec un léger ruissellement de robinet en fond apaisant, qu’il trouve l’inspiration pour écrire ce morceau qui parle de la communication entre les hommes et des jours où l’on parle pour ne rien dire, et où l’on entend des mots sans les écouter. Un titre qui capture le son du silence.
Mais finalement, j’ai choisi un autre titre. Parce que Darmanin qui se révèle philosophe d’un coup, du jour au lendemain, ça ne me convainc pas. Lui qui n’a pas écouté les inquiétudes du peuple face à la loi sécurité globale. Lui qui n’écoute pas les hommes et les femmes scandalisées par ses arguments pour se justifier des agressions sexuelles qu’il a commises. Lui qui n’écoute pas les victimes de violences policières qui veulent déstructurer le racisme systémique. Lui qui n’écoute pas la magistrature quand elle lui rappelle à son devoir de neutralité en tant que Ministre de l’Intérieur. Lui qui n’écoute pas la France quand elle lui demande de prendre un tout petit peu soin de sa jeunesse, de ses fêtards, de ses manifestants.
Alors plutôt que « The Sound Of Silence », écoutons le « The Sound Of Violence » de Cassius – un classique des années 2002, remixé ici par Cosmo Vitelli – qui rappelle que le premier silence vient du gouvernement et des absences de réponses à nos préoccupations. Et que ça, c’est une violence.
Visuel © Au Rêve