Le bouzouki en bandoulière, l’autotune aux lèvres, et le nouveau Johan Papaconstantino, pour vous servir.
Il y a trois ans, on découvrait une fusion étrange proposée par un Marseillais devenu francilien et aux origines grecques. Le grand mix.
Artiste plasticien installé à Saint-Ouen (en Seine-Sain-Denis, à quelques encablures de Paris), Johan Papaconstantino proposait donc une rencontre franchement inédite de R&B, de pop… et de rebetiko, principal genre musical populaire grec de la première moitié du XXe siècle.
Le rebetiko, on vous en parlait récemment, évoquait globalement et en temps jadis les bas-fonds, les drogues, les séjours prison, les vies d’errances, la politique. L’amour aussi, un peu. Ce sujet-là (l’amour, pas les drogues) est aussi le sujet central de Papaconstantino. Il évoque dans ces chansons drôles, décalées et très contemporaines, ces romances diluées dans des océans de messages envoyés par réseaux, ces mauvaises cuites qui construisent de bons souvenirs, ces amitiés imparfaites pareilles à celles que chantaient Brel (“T’es encore rébou mon poto !”) mais chantées ici par le biais du mode autotune.
Les productions, elles, s’inspirent donc du rebetiko et largement de celles de Vangelis Perpiniadis, ce musicien grec dont il reprenait par exemple, sur « J’aimerai », le classique “Na ‘Mouna To Sedonaki”.
Un EP (Contre-jour) qu’il était venu jouer très tôt le matin chez Radio Nova, une reprise bleutée d’un classique de la chanson française qui sait mouiller des yeux (« Les mots bleus » de Christophe) et un nouveau morceau qu’on vous joue aujourd’hui en exclusivité sur Radio Nova.
Il s’agit de “Tata”, titre porté par un clip qui prend l’air et respire les odeurs des maisons de campagne. Un jeune enfant y traîne, dans ce clip réalisé par Nano Ville (de qui est cet enfant ? Ce n’est pas notre sujet) et qui se présente comme une déclaration d’amour sous autotune, à un être qui compte plus que les autres et qui agit, chez Johan, pour le pire et surtout pour le meilleur.
« On va y arriver / Va pas angoisser / On a traversé / Le plus compliqué / Quand on doutait autre fois / Que le couloir était étroit / On a cumulait Mama / Si je compte, tu ne me croirais pas . Mais faut avancer ma foi / On va changer tout ce qui va pas / On va profiter ma foi / Y’a que dans la mer où c’est droit« . Mazaltov ?