Le duo napolitain est de retour avec un tube qui sent les après-midi d’été passé sur la baie de Napoli.
Nu Guinea avait choisi de faire référence, avec ce nom, à la formidable variété faunique et florale de l’île de Nouvelle-Guinée, et cette diversité résonnait à leurs oreilles avec la diversité, sonore cette fois, dont ils souhaitaient imprégner leur musique. Sauf qu’entre-temps, le groupe s’est aperçu que “Nu Guinea”, c’était aussi une manière, en temps jadis et en Amérique, parce que leur peau était plus foncée que les autres, de désigner les Italiens du Sud. Un surnom raciste, pour faire simple.
Alors, comme le groupe canadien de post-punk Preoccupations avant eux, qui avaient fini par comprendre que l’utilisation du mot Viet Cong pouvait poser problème à ceux qui, dans les années 60 et 70, en avaient été victimes, Nu Guinea a changé de nom. Ils sont devenus Nu Genea pour « nouvelle naissance » (le mot grec « γενεά », genea, signifie en effet “naissance”) mais n’ont, musicalement, pas changé grand-chose. Et qu’on ne se méprenne pas : c’est une très bonne nouvelle.
Lucio Aquilina et Massimo Di Lena, qui ont commencé à travailler ensemble à Berlin mais qui sont tous deux napolitains, poursuivent leur exploration du son (funk, disco, boogie) qui pouvait circuler dans les alentours de la baie de Naples dans les années 70. Dans la lancée de leur album Nuova Napoli (dont on jouait le morceau “Ddoje Facce » sur cette antenne) et des deux superbes compilations Napoli Segreta qu’ils avaient compilé en 2018 et 2020, les deux diggers, musiciens, DJ et grands mélomanes sortent aujourd’hui “Marechià”.
Le morceau, cette fois, n’est plus seulement interprété en italien mais aussi en français, et ce grâce à l’aide de Célia Kameni, récemment vue sur l’album Tumulte aux côtés du groupe Bigre!
“Marechià” de Nu Genea, en featuring avec Célia Kameni : c’est en playlist sur Radio Nova et ça annonce un été, fantasmons un peu, formidablement enjoué, ensoleillé, vivifiant. Grazie mile Nu Genea.