Avec Kassav, il aura changé la musique, été le fier étendard des Antilles, du Zouk à travers le monde.
C’est l’un des noms les plus célèbres de la musique zouk qui s’est éteint ces dernières heures. Touché par la Covid-19 et affaibli par une greffe de rein et un diabète, Jacob Desvarieux, co-fondateur du groupe Kassav’ à la fin des années 70, est officiellement décédé.
En 40 ans de carrière, Jacob Desvarieux a fait paraître une quinzaine d’albums aux côtés de Kassav, et a fait rayonner la musique zouk bien au-delà des Antilles dont elle est originaire.
Né à Paris, Jacob Desvarieux a passé son enfance entre la Guadeloupe, la Martinique et le Sénégal. D’abord membre d’un groupe de rock (The Bad Grass), puis de Sweet Bananas (le tube « Bilboa dance ») et du groupe Ozila, il lance en 1979 avec Pierre-Edouard Decimus (célèbre membre des Vikings de Guadeloupe) et le chanteur Freddy Marshall, le groupe Kassav’. L’un (Jacob) est plutôt branché rock et l’autre (Pierre-Edouard) est proche de la musique populaire de Guadeloupe. Ensemble, ils adaptent les musiques antillaises aux sons de l’époque, immergent le rock dans le Gwoka guadeloupéen, sortent une quinzaine d’albums en quarante ans de carrière et parviennent à faire circuler le zouk (le nom de cette fusion originale pleine de percussions, de cuivres, et d’un tempo souvent proche du 145 bpm) dans le monde entier.
Les morceaux « Zouk la sé sèl médikaman nou ni » ou « Syé Bwa » deviennent des tubes incontournables et confortent la popularité du groupe dont Jacob Desvarieux s’écartera parfois, afin de concevoir quelques albums solo et même quelques collaborations devenues cultes, comme le très populaire « Laisse parler les gens » avec Passi.
En 2016, les équipes de Radio Nova (Bintou Simporé, Reza Pounewatchy, Benoit Thuault, Nadine Gravelle) s’étaient rendues à Pointe-à-Pitre, au cœur de l’archipel de la Guadeloupe afin de suivre le groupe de retour au pays pour un grand concert marquant ses 35 ans, discuter avec Kassav’ et donc avec son chanteur Jacob Desvarieux.
« Savoir que notre musique est appréciée par les Africains nous donnaient beaucoup de force », disaient-ils alors au sein d’une émission que l’on vous propose de réécouter, en podcast.