Dans le plus grand des calmes
La thèse de fin d’études représente un enjeu majeur pour un étudiant, qui plus est à Harvard, une des plus grandes universités du monde et fleuron de l’Ivy League.
Obasi Shaw a donc deux fois plus de courage d’avoir osé proposer un album pour sa soutenance de mémoire. épaulé de quelques potes pour l’ensemble de ses prods et de ses lyrics. L’album s’attaque à l’un des enjeux qui déchire la société américaine : la persistance systémique des discriminations envers les Noirs.
Dans le journal de l’école, il explique se démarche : “les Noirs aux États-Unis sont en quelque sorte coincés entre la liberté et l’esclavage. Ils sont libres mais les effets de l’esclavage existent encore dans la société et dans le subconscient des gens. Chaque chanson est une exploration de la liminarité noire, située entre esclavage et liberté.«
Ancré dans des influences de rap conscient evidentes, Kendrick en tête, la tape s’écoute avec plaisir, même si un mixage et un mastering d’envergure auraient sans doute étoffé davantage les prods. Elle vaut toutefois à Obasi Shaw la plus haute note qu’on puisse accorder, un A. Et le jeune emcee rentre dans l’histoire d’Harvard avec le premier mémoire sous forme musicale.
Visuel : (c) DR