Attraction touristique et déchets nucléaires.
Après un appel d’offres de plusieurs mois, le 11 avril dernier, le concours du plus beau mur s’est terminé. Le gouvernement a jusqu’au 1er juin prochain pour annoncer les dix gagnants du premier tour, à qui ils feront ensuite construire des prototypes. Il s’agissait donc pour des entrepreneurs du monde entier d’exposer leur meilleur projet pour fermer la frontière entre États-Unis et Mexique.
Les critères de l’administration Trump ? Un mur capable de résister aux pioches et aux marteaux, et qui soit « plaisant esthétiquement », mais seulement sur sa face Nord, le côté américain. Résultat : des propositions de « revêtement anti-escalade », un « mur de fibres optiques », un possible enfouissement de déchets nucléaires… Quitte à prendre part à une politique xénophobe, autant le faire de la manière la plus fun possible.
Xénophobie écolo et touristique
L’entreprise américaine Gleason Partners, elle, propose un mur fait entièrement de panneaux solaires, qui ainsi, pourra « s’autofinancer » avec l’énergie qu’il produira, comme l’explique très fièrement l’un des dirigeants. « Pour les prochaines générations, s’il doit y avoir un mur, autant qu’il soit écolo. » Un bel exemple d’altruisme. D’autant que Gleason Partners propose également de vendre au Mexique l’électricité produite par le mur. Adorable.
Une autre entreprise américaine propose également de faire du mur une attraction touristique. En effet, avec ses 17 mètres de haut et 7 mètres de large, il serait dommage de ne pas exploiter ce sublime promontoire. À la clé, une sublime vue sur le Mexique, dont on adore les paysages, mais un peu moins les habitants.
Le petit génie de l’histoire reste quand même Clayton Industries, qui propose d’enfouir dans des tranchées le long du mur des déchets nucléaires.
Trolls et humanistes
Sinon, il y aussi Otra Nation, un groupe de citoyens américains et mexicains qui proposent de faire un mur invisible, une « co-nation » ouverte aux citoyens des deux pays, qui co-gèreraient des bibliothèques, des musées, des galeries… et limiteraient l’extraction de pétrole à la frontière. Quelque chose nous dit que ceux-là ne passeront pas le premier tour.
Et puis il y aussi ceux qui ont décidé de troller la compétition, comme le site satirique The Postillon, qui propose à Trump un mur en kit IKEA, et l’artiste Jennifer Meridian, qui s’est inscrite pour produire un mur fait de tuyaux d’orgues.
Visuels : (c) DR