Comment Mehdi apprend à bidouiller des samples dans sa chambre d’ado, conseillé par Dee Nasty, et monte un premier groupe de rap avec ses cousins.
DJ Mehdi grandit dans un monde où la musique est une affaire de famille. Et si tout commence grâce à ses oncles et à ses parents, il doit aussi beaucoup à ses cousins qui vont lui ouvrir les portes du hip hop et avec qui il va bidouiller ses premières instru.
Mais avant de faire du rap, Mehdi en écoute. On est à la fin des années 80, les gars de chez lui, qu’il croise à la MJC, lui font tourner des disques qu’ils ont chipés, des albums de Boogie Down Productions ou Big Daddy Kane. Et puis un jour sort un album qui va tout changer pour lui : It Takes A Nation to Hold Us Back. Par hasard, il a entendu le morceau ‘Rebel Without a Pause’ et, comme beaucoup, il y a eu un avant et un après. Alors quand sa mère lui donne 40 francs, il se rend à la FNAC et achète la cassette. On est en 1988, Mehdi, qui n’est pas encore DJ a 11 ans, et ce disque va devenir un de ses albums préférés.
Peu de temps après, ses cousins lui proposent de monter un groupe : Légitime Défense. Le nom est cool, et l’idée, c’est d’écrire du rap, de faire du beatbox et surtout de composer des instru originales. Sauf qu’à l’époque, il faut tout un tas de matériel pour produire. Un sampleur coûte 30 000 francs. Alors Mehdi découvre le système D.
Dans une longue interview pour le magazine Snatch, il a décrit sa méthode pour bidouiller des boucles : sur une platine de gauche, il lançait un vinyle avec des rythmiques. Sur sa platine de droite, il jouait un maxi de Barry White ou James Brown. Toutes les 8 mesures, il lançait une boucle. Après ça, il se servait de deux lecteurs cassettes sur lesquels il enregistrait, gravait, regravait ses instru. Il le raconte aussi dans un documentaire consacré aux homes studio.
Bref : en 1990, depuis sa chambre d’ado, sans matériel, avec juste un sacré sens de la débrouille, quelques conseils et des bons vinyles, Mehdi improvise et devient DJ.
Il tiendra souvent à préciser qu’autour de lui, il y avait d’autres passionnés qui auraient pu devenir des super DJ, si cela n’avait pas coûté tant d’énergie et d’argent. Et c’est donc à force de persévérance et avec un peu chance que DJ Mehdi met un pied à l’étrier.
Rapidement, les choses vont s’accélérer pour lui. En croisant Dee Nasty, en rencontrant Kery James, Manu Key ou les DJ de Radio Nova. Mais ça, c’est la suite de cette histoire, qu’on vous raconte toute la journée sur nos ondes.
Pour l’instant, replongeons dans le disque par lequel tout a commencé, le premier album que DJ Mehdi a acheté, celui avec lequel il a compris que l’on pouvait faire de la musique même sans savoir jouer d’un instrument, le disque aussi qu’il dira avoir le plus écouté dans sa vie : It Takes A Nation to Hold Us Back.
Un podcast produit par Sophie Marchand et réalisé par Malo Williams.
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