Dix ans après sa mort, tout le monde a fini par comprendre ce que DJ Mehdi avait compris à la fin des 90’s : le hip-hop et les musiques électroniques sont une seule et même affaire de famille.
En septembre 2011, la musique française se réveille orpheline. Le nom de DJ Mehdi est partout.
Les hommages pleuvent, de A-Trak à Feadz, en passant par Drake, Pharrell, Disiz la Peste, Cut Killer, la Mafia k1 fry, Para-One, Brodinski, La Caution, Justice et toute la clique d’Ed Banger évidemment. Ce sont aussi des milliers de fans – des Hauts-de-Seine, du 94, du 11ᵉ arrondissement, d’Ibiza, de Miami, de Londres, qui ont l’impression de perdre un proche tant sa musique leur était familière. Dans tous les médias musicaux, peu importe leur chapelle, mais aussi dans les journaux plus généralistes – on parle de Mehdi et ça fait drôle de voir Le Figaro parler de la Mafia K1 Fry ou mentionner, et je cite, les emblématiques Rim’K, AP et Mokobé du 113.
Et depuis, à chaque anniversaire de sa mort, on a eu le sentiment que l’émotion était toujours aussi vive. C’était il y a 10 ans, et peu de choses ont changé. Enfin si, il y a quand même quelque chose qui a changé : la musique française elle-même. Aujourd’hui, en 2021, quand on entend du rap mâtiné de nappes et de sonorités électroniques, ça ne surprend personne. Que des artistes de hip hop croisent des DJ de techno ou de house sur une même scène de festival, encore moins.
C’est comme si tout le monde avait fini par comprendre ce que DJ Mehdi avait compris à la fin des années 90 : que le hip-hop et les musiques électroniques étaient en fait une seule et même affaire de famille. Notamment quand elles cherchent à nous faire danser.
En cela, bien sûr, il était un pionnier, un avant-gardiste, un visionnaire qui aimait le mouvement. Plus que ça, il nous a transmis cette idée généreuse de la musique : bien avant les autres il a préparé le terrain pour que la musique du futur soit moins cloisonnée. C’est un peu grâce à lui que les mélomanes du 21ᵉ siècle sont prêts à danser sur tous les styles.
Il est aussi la preuve qu’avec douceur, curiosité, gentillesse et sérénité on peut changer réellement les choses. Et mine de rien, dans cette époque où certaines valeurs vacillent – ça aussi c’est un exemple à suivre.
Rest In Beats DJ Mehdi – en guise d’au revoir, on va écouter un hommage que A-Trak, son ami et collaborateur, lui avait rendu. Un mini-mix émouvant, qui va sans doute nous rappeler que DJ Mehdi aurait préféré nous faire danser plutôt que de nous faire pleurer.
Un podcast produit par Sophie Marchand et réalisé par Malo Williams.