Premier disque du groupe canadien, meilleur album du groupe aussi pour beaucoup. En tout cas, œuvre géniale sortie le 14 septembre 2004.
Arcade Fire c’est un groupe qui s’est formé au début des années 2000 à Montréal autour d’un couple, Régine Chassagne et Win Butler. Mais dans l’aventure naissante s’embarquent aussi William Butler, frère de Win, Richard Parry et plein d’autres gens qui vont graviter autour de ce joyeux projet. Sur ce disque, Arcade Fire se présente en formation septet.
Cette œuvre est authentiquement collective et mouvante. Chaque membre du groupe joue de plein d’instruments, mais rien n’est donné d’avance : selon les morceaux ils échangent leurs places, prennent parfois le lead, et participent ainsi à un disque surprenant.
Malgré cette énergie, il se trouve que ce disque ne s’appelle pas Funeral par hasard, mais bien parce qu’à l’époque de sa création, le groupe a été touché par une série de deuils et qu’ils ont pris conscience que la musique pouvait aussi servir à ça, à exorciser les émotions, à canaliser les tristesses.
En termes de coloration et d’émotion, ce disque n’est pas qu’une forme : chaque piste passe d’une émotion à une autre, de la peine à l’exaltation, de la sensualité à la tension. Le groupe cherche le salut dans le chaos et met de l’ordre à tout ça.
Les 10 morceaux de Funeral sont géniaux et mystiques. Si ce disque a si bien marché, je pense que c’est pour cette raison et aussi parce qu’à l’époque, la presse anglo-saxonne est encore extrêmement influente, notamment auprès des blogueurs, et écrit de superbes critiques à son propos.
Quand il sort, Funeral fait beaucoup de bruit. Arcade Fire entre immédiatement dans la cour des grands et ils sont tout de suite validés par un certain David Bowie, qui trouve que leur disque est un des meilleurs de l’année.
Le plus difficile maintenant c’est de ne choisir qu’un seul morceau de ce disque : « Une année sans lumière » a eu mes faveurs de ce matin.