Lors de notre focus sur la sixième édition du FAB, nous vous avons parlé de bien des choses, mais nous avons pris soin de ne dire mot de La Voix Humaine / Point d’Orgue. Ce diptyque méritait des développements plus conséquents, plus amples par rapport à ce que nous autorisait le topo général de l’évènement. D’où la prise de recul, afin de mieux faire, ici et maintenant, le grand saut.
Les grands sauts, même, car la création ici a ses deux volets, ses deux versants, ses deux points de vue. D’une part, une tragédie lyrique de Francis Poulenc, adaptant un monologue écrit par Cocteau en 1930. D’autre part, une création totalement nouvelle, qui sera jouée pour la toute première fois en public : un opéra de Thierry Escaich, sur un livret d’Olivier Py (qui n’est autre que le directeur du festival d’Avignon). Mais pourquoi y avoir adjoint un tel complément ?
Olivier Py répond chez Olyrix : « Cela m’intéressait d’écrire une sorte de suite à La Voix humaine, et même de corriger rétroactivement certains aspects qui ne m’y plaisent pas complètement. Le rôle de la femme : Patricia Petibon [chanteuse soprano du spectacle] et moi étions un peu agacés par cette femme victime, ne sachant pas qui elle est en dehors de sa relation avec son homme. Point d’orgue permet de contrebalancer cela, de montrer que ce n’est pas Elle qui va mal, mais Lui et de montrer les présupposés que comprend La Voix humaine. »
Le projet est ambitieux. Très ambitieux. À tel point qu’il a fallu les moyens, les commandes et le soutien de cinq structures (le Théâtre des Champs-Élysées et les opéras de Dijon, Bordeaux, Saint-Étienne et Tours) pour mettre sur pied – et sur scène – ce diptyque lyrique, bouleversant, ce triangle amoureux qui expose les souffrances, en soliloques ou en dialogues, de figures anonymes : « Elle », « Lui » et « L’Autre ».
Quand le premier volet, La Voix Humaine, se consacre au désespoir d’une femme amoureuse abandonnée par son amant, le second acte, Point d’Orgue, donne la parole dramatique et vocale à l’amant en question, fournissant ainsi le contrechamp non moins exalté de cette déchirure, de cette séparation, de ce mauvais plan à trois où tout n’est que sentiments suppliciés, grandes orgues alarmantes et destruction toxique. Effets délétères des vertiges de l’amour …
Par leur implication de chaque instant, l’extraordinaire intensité de leurs envolées et de leurs mouvements au cœur d’impressionnants décors pivotants et modernisant la scéno traditionnelle, Patricia Petibon, Jean-Sébastien Bou et Cyrille Dubois portent à un point d’incandescence rare cette œuvre au noir, concise « comme un coup de revolver » dixit Olivier Py.
Pour être notre invité.e de choix, pour réserver votre fauteuil à l’une des quatre représentations de cette Voix Humaine / Point d’Orgue liant surréalisme et drame très concret, opéra et théâtre contemporain, voilà la procédure : renseigner le mot de passe Nova Aime sur le formulaire PRÉSENT ICI, EN CLIQUANT SUR CE LIEN. Et ensuite croiser les doigts pour tout aussi heureux.se au jeu qu’en amour.