Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : « Yeah” de Mac Miller.
Il existe une expression américaine souvent utilisée après le décès de quelqu’un qui dit “give people their flowers while they are still alive”, que l’on peut grossièrement traduire comme ceci : célébrez les gens tant qu’ils ont encore là pour l’entendre. Mais comment, dans une société moderne occidentale où l’espérance de vie est très élevée, peut-on appréhender la mort brutale d’un jeune homme de 26 ans seulement ? La mort brutale d’une icône mondiale d’un genre musical à son plus haut sommet commercial ?
Malcolm McCormick, connu sous le nom de Mac Miller, est né dans la ville de Pittsburgh où il débute sa vie de rappeur. Sa carrière prend un tournant en 2010 lors de la sortie de sa mixtape KIDS, période où les blogs règnent en maître sur le rap américain, et avec laquelle il incarne au-delà de la musique un modèle qu’une partie de la jeunesse veut s’approprier et en qui elle se reconnaît : un jeune college kid au look de skateur faisant la fête sous substance et étant bien trop cool et gentil pour être un loser.
Mais ayant un véritable amour pour la musique, et particulièrement le hip-hop, Mac Miller déménage à Los Angeles où il commence à traîner avec le gratin des rappeurs californiens en pleine ascension à ce moment-là, tels que TDE et Odd Future. Avec eux et plein d’autres encore, il lie une profonde amitié musicale.
À cette époque, il se met plus en retrait et joue un rôle de rassembleur entre les artistes. C’est aussi à cette période en 2014, qu’il va possiblement créer son chef-d’œuvre absolu, la mixtape Faces, réédité ce 15 octobre sur les plateformes de streaming.
Vestige d’une époque où le terme mixtape avait encore du sens, ce mastodonte de 24 morceaux compile toutes les influences du rappeur qu’il a enfin su digérer en un seul projet aux multiples faces complexes appartenant à une seule personne, Mac Miller. Cette venue sur les plateformes s’accompagne d’un morceau supplémentaire que la famille tenait à ajouter, intitulé “Yeah”. Sûrement enregistré pour un album postérieur à Faces, “Yeah” est un morceau puissant, déchirant et cathartique.
Musicalement proche de la pop-rock, Mac Miller danse avec la mort. Placé à la fin, on croirait presque à un dernier adieu. Épuisé et au fond du trou, il ne sait pas lui-même s’il est encore vivant ou mort. Une chose est sûre pourtant : Mac Miller continue de vivre à travers sa musique. Et sa musique, elle, est éternelle.