Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : “Mama’s Purse » de Maxo Kream.
Grossièrement, on peut ranger les rappeurs qui manient le storytelling dans deux catégories : les observateurs, conteurs à distance du récit et les protagonistes, acteurs des histoires qu’ils racontent. Maxo Kream se situe aujourd’hui des deux côtés sur son dernier album Weight of the World, sur lequel on retrouve entre autres Tyler, The Creator et Freddie Gibb. Un pied dans sa nouvelle vie d’artiste, mais toujours rattrapé par son passé dans la rue. « You can take the boy out the hood but you can’t take the hood out the boy”, dit le dicton.
Originaire de Houston, le rappeur s’est construit une discographie plus que solide et en constante évolution, en miroir à sa vie. Car Maxo Kream a fait de sa musique un livre ouvert sur son parcours personnel. D’albums en albums, son écriture s’est bonifiée en prenant amplitude et profondeur.
Ce nouvel album intervient quelques mois après la mort tragique de son frère, à peine devenu père à l’époque, et que l’on peut voir sur le tatouage dorsal du rappeur utilisé pour la pochette. Poignant, Weight of the World montre les cicatrices à peine refermées d’un homme qui parvient toujours à se relever du pire. Pas seulement pour lui, mais par devoir envers sa communauté.
Le morceau “Mama’s Purse” est l’illustration parfaite du grand talent de storyteller de Maxo Kream et démontre sur une production luxuriante et mélancolique qu’il est l’un des meilleurs dans ce domaine aujourd’hui. Comment soigner les traumatismes de sa propre mère ? C’est le principal dilemme du rappeur. L’argent et les présents ? Ça ne fait qu’empirer les choses. L’amour, c’est la réponse qu’il trouve en se retournant vers les siens. Pimp, prostituées, drogués ou criminels aux yeux du monde. Lui voit des destins brisés, des souffrances et de l’abnégation. Le poids du monde sur les épaules, ce sont ceux à qui il rend l’amour qu’ils lui ont apporté toutes ces années, sa famille de cœur et de sang.