Et son plus grand représentant : Al Massrieen.
Y a-t-il encore besoin de présenter le label Habibi Funk, que Nova défend bec et ongles depuis plusieurs années.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est de suivre assidument leurs sorties et la dernière en date vaut de l’or.
Car cela fait maintenant des années que Jannis, directeur du label, arpente Maghreb et Machrek dans la quête de vinyles et de trésors oubliés de la pop musique arabe. Mais de voyage en voyage, Jannis commence à épuiser les ressources en vinyles de ces pays qu’il a visité en long en large et en travers. C’est donc vers d’autres formats de musique enregistrées qu’il se tourne. Notamment les cassettes, qui se répandent dans le monde arabe à la fin des années 70, pour finir par remplacer les vinyles dans les années 80.
Et parmi ces cassettes que le label déniche figure une trouvaille, Al Massrieen, un groupe qui a connu son heure de gloire en Égypte dans les années 70, et plus Jannis accumule les cassettes du groupe plus son amour pour leurs compositions grandit. Le groupe se distingue en effet par la variété de registres d’écriture et de composition qu’il adopte et une soif de renouvellement créatif. Mené par Hany Shenoda, tête pensante du groupe et figure majeure de la musique égyptienne. Mais Al Massrieen est son projet personnel, celui qu’il veut le plus innovant possible pour une modernisation de la pop égyptienne.
À l’écoute de cette réédition, on est en effet frappé par les différences de registre du disque. De la disco, du psych rock, des patterns de Jazz, autant de prises de risques dans lesquelles le groupe excelle sans pourtant bénéficier d’une aura à l’étranger. Un manquement de l’histoire que le label Habibi Funk tente de pallier aujourd’hui.
Visuel : (c) DR