Toute l’Amérique latine et encore plus depuis Vic-Fezensac.
Voyager à Cuba, en Colombie, en Espagne, dans les îles Trinidad & Tobago, et ce depuis Vic-Fezensac…c’est possible tous les ans depuis presque 25 ans ! Premier festival de musique latine en Europe. premier par la qualité des artistes programmés, par la salsa dansée dans chaque recoin de Vic la nuit tombée, et par le nombre de moments exceptionnels qu’on y vit.
Il y a le In, avec des artistes comme Calypso Rose ou Diego Cigala, et puis le off, et les stages de Mambo et les bars pleins à craquer, et les chemises qui collent, bref toute la ville vibre au rythme du Tempo Latino.
Marlène Gervais, attachée de presse ; bénévole engagée depuis 2004 et passionnée par Tempo… et Gabrielle Saplana, qui photographie le Tempo Latino depuis quatre ans, vous racontent leur festival.
Mais avant … le teaser de l’édition à venir, encore plus belle que les précédentes.
Marlène Gervais, attachée de presse bénévole depuis 2004
Comment présentez-vous le festival à des gens qui ne le connaissent pas ?
Je dis que c’est le premier festival de musique latine en Europe, le premier festival de musique afro-cubaine aussi. D’abord, par sa fréquentation, l’année dernière, 60 000 festivaliers ont dansé à Vic Fezensac. Et puis le Tempo, c’est une histoire aussi, c’est le premier festival à avoir tout simplement proposé de la musique latine en France il y a 24 ans, quand la salsa n’était pas aussi populaire et démocratisée qu’aujourd’hui, du coup on a reçu tous les grands artistes latinos.
C’est comment Vic-Fezensac ?
À l’année, c’est une bourgade de 3 500 habitants, extrêmement active. Il y a plus de 80 associations et la plupart des Vicois sont dans plusieurs associations, c’est l’exception vicoise un peu.
Justement, l’association de Tempo Latino vue de l’intérieur
Qu’est-ce que tu es très curieuse de voir dans la programmation de cette année ?
Le groupe colombien de Medellín : Puerto Candelaria qui existe depuis 15 ans cette année. C’est de la cumbia assez underground très moderne, avec une nouvelle chanteuse Maga la Maga. Ils sont vraiment réputés pour leur folie sur scène aussi. C’est la soirée d’ouverture du jeudi soir, ça devrait donner le ton.
Le clip officiel de Puerto Candelaria – Amor Fingido
L’ouverture du festival est entièrement colombienne : l’autre groupe, c’est la-33, ils viennent de Bogota, de la Calle 33 d’ailleurs. Ils ont été programmés pour la première fois en 2008 à Tempo Latino, puis en 2009 et 2013, autant dire que ce sont des habitués. Et la marraine du festival est leur productrice. C’est notre façon de célébrer l’année France-Colombie.
Dans le Off, on a aussi Bambarabanda, qui viennent de Colombie. Ils vont se produire tous les jours du festival.
Quand deux groupes programmés au Tempo Latino font des choses ensemble
Et puis alors l’autre chose qui me rend super curieuse, c’est un truc très atypique qu’on est les seuls à programmer en Europe, en tout cas les premiers. C’est le projet UNITY. Ils reprennent Michael Jackson en version Latino, c’est un show à l’américaine, j’ai hâte de voir le truc.
Est-ce que vous avez déjà eu des galères qui se sont bien terminées ?
Je revois Ernesto Tito Puentes, qui n’était plus tout jeune, tout perdu sans son accompagnateur et qui ne savait plus où il habitait, il était fatigué. Il logeait chez une amie à nous. On le raccompagne et arrivé devant, il se rend compte qu’il avait perdu les clés (qui étaient en fait au fond de sa poche). On est donc resté devant la maison un bon moment, à essayer de réveiller notre amie. Du coup, pleins de gens se sont réveillés dans la rue, ouvraient les volets : « Mais qu’est-ce qu’il se passe ?« . « C’est Ernesto, il est dehors, il a pas les clés... » On riait beaucoup, ça s’est transformé en véritable sketch, c’était très drôle.
Quelles sont les plus grosses claques musicales que vous avez eu à Tempo Latino ?
L’année dernière, on a eu le groupe de funk afro-cubain Palo! C’était leur toute première date en France et même en Europe, alors qu’ils sont très connus chez eux à Miami. C’était aussi les parrains de l’association. Ils ont joué le vendredi dans les arènes, et le samedi, ils ont fait un concert gratuit et surtout surprise dans le OFF à la conga, ils l’ont enflammé. Pour nous qui sommes tous bénévoles, c’était la récompense. C’était très émouvant.
Sur leur chaîne Youtube, Palo! se réjouit de leur passage au Tempo Latino
Et à Tempo Latino on danse jusque tard le dimanche soir ?
Oui, ça va être une soirée folle, déjà il y a l’Orkestra Mendoza, qui vient d’Arizona, ils font une cumbia un peu mexicaine, assez electrique et puis après, ça se terminera en beauté avec Diego El Cigala qui fait le pont entre l’Andalousie et l’Amérique latine : le Maestro du flamenco reprend les grands classiques de la Fania All Stars tels que « El Ratón », « Periódico de Ayer » ou encore « Conversación en Tiempo de Bolero » avec sa voix flamenco dessus. C’est le premier concert qu’il donne en France depuis que cet album hybride est sorti.
Quand Diego El Cigala reprend les classique de la Fania All Stars
Gabrielle Saplana, photographe
Qu’est-ce que vous aimez particulièrement à Tempo Latino ?
Le fait que tout Vic-Fezensac se prête complètement au jeu. Tout le monde est en condition de festival, joue le jeu, on est quasi coupé du monde, dans un autre univers. De la petite maison jusqu’à l’arène, tout le monde est mobilisé, c’est assez fascinant.
Quelle est la plus grande claque que vous avez prise à Vic ?
Calle 13, ils m’ont vraiment impressionné. C’est un groupe de Porto Rico qu’on n’a pas l’habitude de voir en France. C’était leur toute première tournée européenne. Oh et puis évidemment Toto la Momposina, la colombienne, un des grands noms des musiciens latinos qu’on avait pas eu jusqu’ici.
Calle 13, les portoricains sous le regard de Gabrielle Saplana
Qui est-ce que vous aimez particulièrement prendre en photo ?
Les groupes colombiens ! Ils sont toujours très beaux, Ils sont habillés, ils se mettent beaucoup en scène, ça dépasse la musique et vraiment c’est un bonheur de les prendre en photo, l’image qu’il crée est souvent très belle.
Il y a aussi une photo que j’aime beaucoup, enfin plusieurs, c’est un petit bonhomme, bébé, qui est avec sa maman, avec le casque sur la tête. Et je le revois chaque année, je le vois grandir en fait année après année.
Est-ce que vous avez découvert des groupes à Tempo Latino depuis ?
Calle 13 encore une fois, les Portoricains. Ils m’ont vraiment scotché, ils sont 20 sur scène, je les suis depuis. Ils ont un message politique, sur l’indépendance de Porto Rico, sur les failles de la société portoricaine, et de l’Amérique latine en général.
Après les anciens, les grandes figures de la musique latine comme Oscar de Leon ou Alexander Abreu, c’est toujours un grand plaisir de les voir. Oscar de Leon, qui a quand même 74 ans, il s’arrêtait pas. Ils ont dû lui dire de partir au bout d’un moment, il dégageait une telle joie. Une telle énergie …
Alexander de Abreu pareil, nous en plus les photographes, on les voit de très près, ce qu’ils dégagent, c’est impressionnant, des boules d’énergie.
Alexander Abreu l’année dernière
Qu’est-ce que vous gardez comme image forte du festival ?
Ce n’est pas une image, c’est de me dire qu’à Vic Fezensac pendant le Tempo Latino, je me suis fait les meilleurs amis du monde. Ça sembe improbable sur quatre jours mais c’est vrai.
Qui est-ce que vous avez particulièrement envie de voir cette année ?
Tout. Mais surtout Diego El Cigala, Calypso Rose que j’ai déjà vue à Toulouse et que j’adore, les Colombiens…
La Queen sera au Tempo Latino.
Tout sur le Tempo Latino, ici.
Visuel : (c) Tempo Latino