À quoi reconnaît-on un groupe culte ? À ses références choisies ? Le nom d’A Certain Ratio vient du refrain de « The True Wheel », chanson de Brian Eno période glam-rock. À ses fréquentations ? ACR était signé chez Factory, où ils étaient qualifiés par Tony Wilson de « Joy Division en mieux habillé » – quoi que ça veuille dire. À ses morceaux terrassants ? Les Mancuniens en ont une belle collection, de l’incisif « Do the Du » à « Knife Slits Water » et son énorme ligne de basse slappée.
À sa curiosité ? Les Anglais, étiquetés punk-funk de blancs-becs tout secs, se tournent sans complexes vers la soul (un de leurs singles emblématiques, « Shack Up », est ainsi une reprise de Bambarra), vers la samba, le dub, les percussions chicano-cubaines, puis les synthétiseurs pré-house, montant dans le train madchestérien avant tout le monde ; ils tentent de produire Grace Jones. À son influence déterminante sur une cargaison d’excellents groupes de jeunots ? ACR est cité, à longueur d’interviews ou de mélodies, par Yard Act, Bill Laswell, Phuture, LCD Soundsystem, Snapped Ankles, The Rapture, Hyperculte, Nova Materia, Bodega, etc.
Autant dire que c’est un combo qui n’usurpe en rien ce qualificatif, culte, qui sera sur la scène des Barbey Indie Club, de retour après le lapin posé par Black Country, New Road le mois dernier. Pas la peine de s’user la rétine sur des tableurs abscons, à déterminer la part la plus alléchante, les bons quote-part, les bons ratios : on prend tout. Croyez bien que vous ne le regretterez pas : ces papys-là n’ont pas l’âge des pantoufles, leur récent album ACR Loco l’a prouvé à qui de droit. Et celleux qui s’imaginent encore le contraire en resteront comme deux ronds de flans lorsque les briscards d’outre-Manche, toujours verts, toujours alertes, à l’affût, chauds patate, lâcheront les chevaux façon purs-sang d’Epsom. Petit conseil : zyeutez donc quand le batteur Donald Johnston passera à la basse. Vous voilà averti.es.
Histoire de monter gentiment en température, avant que le style et les hybridations d’A Certain Ratio ne soufflent le chaud et le froid comme il nous plait aussi de le faire à la Radio Nova (ce fut l’un des premiers slogans de l’antenne), c’est l’ancienne claviériste (de 2006 à 2019) des O Sees, Brigid Dawson qui défendra ses premières escapades solo, coulées dans la cire et le pétrole ce printemps : un Ballet of Apes aux atmosphères psychédéliques et new age qu’elles déploiera avec sa garde rapprochée, les Sunwatchers renommés en Mothers Network pour l’occasion.
Un rendez-vous musical pour les punks chenus, les zazous psyché, les curieux.ses de tous niveaux, auquel Nova vous offre des places ICI-MÊME, SUR CE LIEN, en renseignant le sésame Nova Aime, évidemment.