Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là qu’est la pulpe !
Jeudi 25 novembre :
Projection de Sigo Siendo à la Cité de la Musique (Mars)
Réalisé en 2015 par le Péruvien Javier Corcuera, Sigo Siendo est un périple long format (2h) au cœur des musiques péruviennes qu’elles soient inspirées par les chants incas, les rythmes africains ou les musiques des colons. Cette projection est proposée par le festival Tambor et Canto (19h30 – Entrée libre – plus d’infos ici.).
Rodolphe Burger à 6 Mic (Aix-en-Pro)
On l’a vu sur la scène du Toit-Terrasse de la Friche la Belle de Mai à l’été 2018 au côté de Rachid Taha à l’occasion d’un concert du CousCousClan (le dernier de Rachid qui décédera une quinzaine de jours après) ou sur celle du Théâtre Sylvain l’été dernier avec Mademoisselle, un projet qu’il partage avec Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab ; Rodolphe Burger pose un nouvelle fois sa carrure et ses guitares dans la région. Mais cette fois-ci, c’est sous son nom qu’il se présentera au 6MIC (Aix-en-Pro) pour un concert centré sur Environs, son dernier opus, « le plus libre de ma carrière » assène le guitariste et chanteur né à Sainte-Marie-aux-Mines. (20h30 – 25 €/22 €.).
Rhum’n’Mix à Notre-Dame-du-Mont (Mars)
Le Manikou, rhum marseillais car assemblé ici, est de sortie. Après une dégust’ des séries limitées de l’année à la Cave du Mont, rendez-vous à la Dame du Mont pour un set des DJs du Lacydon Style, un crew de DJs qui revisitent les musiques jamaïcaines et de la Caraïbe. (Mix dès 20h30 – Entrée libre.).
General Elektriks à Paloma (Nîmes)
Sur les ondes de Nova, Hervé Salters, ses claviers et son groupe nous rechargent les batteries depuis des lustres et ce 6ème album enregistré avec la participation de Lateef The Truthspeaker, Céu, Quelle Chris, Ariane Labed pourrait bien en faire disjoncter plus d’un ! General Elektriks, full powa ! (20h au club – 27 €/23 € + 2 € au balcon.)
Café com Leite & DJ Dimé au Makeda (Mars)
Quand Marseille s’amourache du Brésil, la ville en blanc et bleu ne fait pas les choses à moitié. Si, bien sûr, il y a le même amour du ballon, pour ce qui est de la danse… on peut repasser. Alors si toi aussi tu espères progresser dans l’ordre ou le désordre, rendez-vous au Makeda. On s’échauffera avec Cafe com Leite, en duo, autour de titres forro avant de continuer dans la danse, dans les danses car au brésil, la danse est plurielle, avec le mix DJ Dimë. Une invitation brésilienne signée Daqui a Pouco (de 21h à 1h – 10 €.).
Vendredi 26 novembre :
OK Boomer – Soul Train Party au Chapiteau (Mars)
Un bon titre vaut mieux qu’un long discours… ambiance disco soul funk et black music à l’ancienne pour ceux qui ont eu l’âge de smurfer minots… et tous les autres qui ont pris le train en marche ou ont couru après. Car, quoi qu’on dise, il n’y a pas d’âge pour se faire du bien, et ce n’est pas DJ Brett qui dira le contraire ! (De 20h à 2h – Gratuit avant 22h, 7 € après.).
Projection de Claude McKay à l’Alhambra CinéMarseille (Mars)
Au-delà du portrait de l’écrivain américain Claude McKay, ce docu réalisé par Matthieu Verdeil nous parle des années 20 à Marseille, mais aussi en Jamaïque où il est né, à New-York où il fut un des hérauts du mouvement de renouveau de la culture afro-américaine (Harlem Renaissance), et même à Moscou où ce militant engagé a voyagé. Etonnant personnage et film magnifique suivi d’un échange avec le réalisateur. En partenariat avec la Bibliothèque de St-André dans le cadre du mois du documentaire. (A 20h – Entrée libre.).
La Segunda à la Cité de la Musique (Mars)
Dernière proposition du Festival Tambor y Canto, La Segunda est le point d’orgue du festival, la création qui réunit des musiciens d’ici et de Colombie, mais aussi du Brésil, du Cuba et d’Argentine. (A 20h30 – 12 €/8 € – plus d’infos ici.).
Projection de L’Etrange Histoire de Prince Dethmer , + DJ-set de DJ Cheetah à Montévidéo (Mars)
Un des derniers rendez-vous des Rencontres à l’Echelle nous ramène en Afrique avec ce film d’Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav. Sans rien divulgacher, je dirai juste qu’il s’agit de retour et de revenant dans un quartier populaire de Brazzaville, que le héros, Prince Dethmer est un danseur et que tout ça est tiré d’une histoire vraie ! La projection sera suivie par un mix de Dj Cheetah. « La beatmakeuse et organisatrice d’évènements mixe le meilleur des sons urbains du continent africain » affirme le doss’ de presse. On peut le croire et tracer direct à Montevideo. (21h pour la projection, 22h pour le DJ-set.).
Samedi 27 novembre :
Siska, la release party marseillaise au Makeda (Mars)
Just today est un des titres de Mauvaise Graine, nouvel opus octaèdre de Siska paru au début de l’automne. « Just Today » est ce que se diront Siska et son band (Clem aka Adelo Basileus aux machines, Jessy Rakotomanga à la batterie + un quatuor à cordes ) en se levant le matin ou un peu plus tard, et en pensant à ce concert, cette release party proposée le soir même au Makeda.
Forcément, les petits plats ont atterri dans les grands, et ce n’est pas juste à un concert de sortie d’album auquel nous convie la chanteuse à la voix en prise directe sur ses émotions, mais à une vraie soirée à l’affiche partagée avec Hugo Kant et Faliba.
Hugo Kant avait cet été, au dépoté et avec brio, enjolivé de quelques titres live, l’escale aixoise (au Festival ZikZac) de notre Grande tournée. Au-delà des étiquettes trip-hop, nu-jazz ou downtempo, ses élucubrations numériques, ses vrais live durant lesquels ne fait pas que titiller trois potards, histoire de donner le change, mais joue réellement des instruments (flutes, claviers, machines…), laissent la part belle à la musique et à un onirisme assumé.
Quant à la musique de Faliba, quatuor d“afro-jazz”, puisque des étiquettes ont été agrafées, elle circule librement à l’Ouest du continent africain, entre tradition et modernité. Acte d’amour avant tout, leurs compositions réactualisent l’esprit éminemment musical et festif des ensembles légendaires de ce coin d’Afrique à la charnière des années 70 et 80. (Des 21h à 3h – 8 €)
Rayass Bek et Randa Mirza au Zef (Mars)
Ténor des musiques urbaines orientales, le producteur libanais Rayess Bek sera avec sa compatriote Randa Mirza sur la scène du Zef pour un show musiques et images autour des pépites musicales du patrimoine du monde arabe (Machrek et Maghreb réunis). Ils seront accompagnés par Julien Perraudeau aux claviers et par le oudiste Mehdi Haddab. Les anciens se souviennent avoir applaudi ce oud-hero (comme on peut parler de guitare-hero) sur la scène du Café Julien au sein d’Ekova, il y a bientôt 20 ans, et les plus jeunes le découvrir l’été dernier au côté de Rodolphe Burger et Sofiane Saïdi lors du concert de Mademoiselle, leur trio. (20h30 – 15 €/10 €/5 €.).
Dimanche 28 novembre :
Le Duo Impressionniste à la Brasserie Communale (Mars)
A eux deux, ils ont une quarantaine de cordes ! Beau score, non ? Katell Boisneau en a plus d’une trentaine accrochée à sa harpe celtique ; quant à Matthieu Tomi, il se contente de 6, ce qui est pas mal, un maximum pour un bassiste. Ensemble, ils jouent de la musique autour de compos persos ponctuées d’impros et parfois même de reprises comme ce titre de Jobim à decouvrir sur leur album éponyme paru en 2019. Ils sont en concert ce dimanche soir à la Brasserie Communale, sur le Cours Julien (Dès 19h30).
In memoriam, la création du festival Musiques Interdites au Musée d’Histoire de Marseille.
Dans le prolongement de ce qui avait été initié avec Manifesta 13 en 2020, Oratorio, nouvelle création du festival Musiques Interdites semble contredire l’idée défendue par le philosophe, sociologue, compositeur et musicologue allemand Théodor W. Adorno, selon laquelle « la poésie est impossible après Auschwitz. ». Le festival s’est posé la question d’un devoir de mémoire. En s’appuyant sur un fragment inédit de Stéphane Hessel sur sa participation au réseau Rescue de Varian Fry et d’une mélodie de Meyerowitz sur un court poème de René Charcomposée au Camp de Milles, il a choisi une autre voie, une autre voix. Pour lui, « l’innommable peut être nommé grâce à la création ».
Cet oratorio réunit autour du joueur de kora et chanteur Ablaye Cissoko et de la soprano Chrystelle Di Marco, les récitant.es Maria Kohler et Thomas Morris, le chanteur guitariste et percussionniste Pap Ndiaye, le pianiste Yoann Pourre, la peintre et vidéaste Naomie Kremer et Fabrice Duhamel à la régie technique. Initié lors d’une tournée au Sénégal, et affiné lors d’une résidence de création à la Maison Dora Maar à Ménerbes, cet Oratorio est donné à Marseille au Musée d’Histoire de Marseille. (18h – Gratuit sur réservation musiquesinterdites@free.fr.).