Liberté, j’écris ton nom.
Originaires de Tombouctou et de Gao, qu’ils ont quitté pour trouver refuge à Bamako, au moment de l’invasion du nord du Mali par les groupes djihadistes, les Songhoy Blues ont su se servir de cette expérience douloureuse pour mettre au monde ce projet que l’on suit chez Nova depuis 2015, un projet qui a abouti à la naissance de l’album Résistance, brûlot politique confrontant rock électrique, blues et afro-beat, et qui appelle autant à la résistance des consciences qu’à celle du coeur. Album courageux pour démarche essentielle.
« Yersi Yadda », et le nouveau clip, tourné entre Porto et Londres, qui vient l’illustrer, l’atteste une fois encore, cet engagement redoutable. Le morceau évoque en effet les déchéances engendrées par les manipulations religieuses, qu’elles soient considérées à travers un prisme universel ou purement personnel (au Nord du Mali, désormais sous les mains des djihadistes, la charia a en effet banni toute sorte de musique populaire). Le clip, lui, fait défiler une série de personnes réfugiées, tombées en exil, elles aussi. Un clip généreux et percutant, qui pense à ceux partis loin de chez eux. Qui sont nombreux (plus de 9 millions de personnes déplacées contre leur gré depuis le début de l’année 2017, selon les calculs de l’Observatoire des situations de déplacement interne). À voir ci-dessous.
Les Songhoy Blues, on les recevait au début de l’été, en juin, dans un Café Nova blindé. Le live est à revoir, par ici.
Visuel : (c) capture d’écran du clip