Rencontre avec le musicien iconique camerounais pour découvrir deux décennies d’expérimentations musicales et d’activisme.
Lors des 40 ans du festival Jazz à Vienne en juillet dernier, j’ai rencontré le bassiste et chanteur camerounais Richard Bona à l’occasion de son concert aux côtés du pianiste cubain Alfredo Rodriguez. Plus de 20 ans que le musicien amène un jeu de basse singulier dans le jazz et les musiques afro-descendantes au sein de ses albums et dans ses nombreuses collaborations. De Minta au Cameroun à Paris, puis à New York, lorsque Harry Belafonte le repère, Richard Bona va entamer alors une nouvelle carrière aux Etats-Unis, où il réside toujours aujourd’hui. C’est dans ce pays, que dans les années 1990, Joe Zawinul voit en lui un héritier de Jaco Pastorius, et lui propose de devenir un élément clé de son Syndicate. Richard va se faire un nom notamment grâce à son groove unique. Il transpose les différentes rythmiques du continent Africain dans les lignes de sa basse et va de fait enrichir beaucoup de genres musicaux, au point d’être considéré comme un des meilleurs bassistes de la planète. Avec plus d’une quinzaine d’albums à son compteur, Richard Bona croise les styles et les époques dans des sonorités mêlant les traditions d’Afrique à leurs héritages outre atlantique. Visionnaire, panafricain aux lignes de basse inimitables et à la voix envoûtante, le musicien raconte son parcours hors du commun.