Le clip est cool. Du coup, il est en exclu sur Nova.
Il y a trois ans, on découvrait Témé Tan, le projet de Tanguy Haesevoets – Belge plus proche de Stromae que de la clique Caballero-JeanJass-Roméo Elvis – et son « Améthys », morceau entêtant et accrocheur qui témoignait, en plus d’un goût immodéré pour les onomatopées et pour les comparaisons animalières (« je suis un petit éléphant », affirme-t-il), d’une alliance efficace entre pop française, groove électronique et zouk apaisé. C’est que le garçon, marqué par un multiculturalisme viscéral, a été élevé entre Kinshasa et à Bruxelles, et a vagabondé pas mal, entre le Brésil, la Guinée, le Japon…
Pour « Améthys », coup de coeur immédiat : le morceau se retrouvait playlisté sur Nova, et son auteur, invité en ouverture d’une Nuit Zébrée donnée au Moulin de Marseille. Plus récemment, on retrouvait aussi Témé Tan à Rock en Seine, où il nous confiait l’arrivée, imminente, de son premier album, après quelques singles balancés au cours des derniers mois (« Sé Zwa Zo », « Ça va pas la tête ? ») et un EP qui remixait plusieurs fois cet « Améthys » (Compuphonic, Luke Top, Pacemakr), le titre dont tout est parti.
Cet album, premier du nom, il arrive donc le 6 octobre, et, processus logique, il se trouve teasé par un clip, celui de « Coups de griffe », que l’on présente avant tout le monde sur Nova et dont Témé Tan, le seul l’unique, nous explique les enjeux :
« C’est un voyage au Brésil en 2012 qui m’a donné envie de composer dans l’espoir de faire danser les gens. J’étais resté quelques mois dans l’État de Rio pour apprendre le Portugais et m’essayer au pandeiro – percussion centrale dans la musique populaire brésilienne. Les Rodas de Samba, ces cercles où l’on vient danser et chanter les classiques après une journée de dur labeur, m’avaient redéfini le concept du « concert ».
Au printemps 2017, c’est l’État de São Paulo que je découvrais lors d’un séjour d’un mois. Je rendais alors visite à mes amis Pablo Casella, Pipo Pegoraro et Ligia Kamada. Tous les trois très actifs sur la scène musicale pauliste. De Rio Pequeno à Monteiro Lobato en passant par la Barra do Sahy, j’ai joué à cache-cache avec l’objectif de ma gopro. À l’instar de (Où est) Charlie, j’ai tenté de me fondre dans les détails des paysages. « Il faut montrer que l’on vit, qu’on vit sans elle aussi ».
« Coups De Griffe » un morceau qui évoque le besoin d’indépendance dans une relation amoureuse.
Je crois que ce qui permet à un couple de perdurer c’est la capacité de chacun à ne pas uniquement se définir par rapport à l’autre. De mon point de vue, au plus une personne est capable d’être heureuse par elle-même au plus elle pourra s’épanouir dans une relation. « … attends moi que j’inspire, je ne voudrais pas qu’à nous deux on expire la date … »
Les arpèges de synthé me font penser à des mangas des années 80. Les percussions, elles, sont directement tirées de rythmiques de « Batucada », ces fanfares qui font résonner la ville lors du carnavale. C’est un peu mon amour pour Japon et le Brésil qui se retrouvent dans un même morceau. Peut-être que cette chanson aurait pu porter le nom de « Liberdade » le quartier japonais de São Paulo… »
Visuel : (c) Témé Tan