On célèbre le tout premier album de Kelis, Kaleidoscope. Une folie, à tous les niveaux, où le talent de la jeune Kelis est éblouissant et les prod’ rivalisent les unes avec les autres. Ce chef-d’œuvre est sorti le 7 décembre 1999.
Bercée par la musique écoutée par ses parents (son père, saxophoniste, est d’origine jamaïcaine) autant que celle entendue à l’église (elle y fait ses armes en tant que choriste), Kelis commence à écouter du rap, du RnB, de la funk ou de la pop à l’adolescence. C’est de cette multitude d’influences que s’inspire son premier album qui sort la vingtaine à peine arrivée, et qui se nomme Kaleidoscope parce que celui-ci s’avère être protéiforme, inqualifiable… kaléidoscopique.
Rapidement, Kelis se forge une belle réputation, celle de posséder un flair hors norme. C’est ainsi qu’elle demande à un certain Pharrell Williams et à Chad Hugo (qui forment The Neptunes) de produire ce disque. Aux yeux de Kelis, qui ne se trompe pas, ces deux-là incarnent une certaine vision du futur. Ça paraît évident en en parlant aujourd’hui mais à l’époque, le monde n’a pas encore vraiment découvert le talent de ces beatmakers qui se font aussi rappeurs. Le pari, pour Kelis, fonctionne : ces deux-là parviendront à comprendre le caractère proprement iconoclaste de sa musique.
Ensemble, ils bossent ainsi pendant quelques mois, et créent ce disque dans lequel Kelis nous crie un inoubliable “I Hate You So Much Right Now”. Et puis elle enchaîne, avec des caresses, du groove, des sons ambigus, des trucs ultra rock.
Par facilité, parce qu’elle est une femme et qu’elle est noire, la critique musicale va qualifier Kelis de chanteuse de RnB. Mais elle le dit : ce n’est pas son genre musical. Et c’est vrai, c’est ce qu’on entend dans ce disque. Kelis est une rockeuse, une soulwoman, une mécréante, pieuse, spirituelle afro-futuriste. Kelis elle est en avance sur son temps, elle est de cette avant-garde qui a anticipé la disparition des frontières musicales.