Une période dorée et précise : 1989-1993.
Si l’on a eu une fâcheuse tendance à sans doute un peu trop extrapoler l’importance d’une house à la française marketée à travers le monde, il n’en demeure pas moins qu’il existe des tropismes particuliers dans la house music.
L’italie aussi a eu par le passé la faculté d’avoir ses propres sonorités en musique électronique. Comme une prolongation logique de ce que fût l’italo disco.
Une prolongation de l’italo-disco ?
Au tout début des années 90, l’Italie se distingue ainsi par un vrai penchant pour la deep-house, directement inspirée des productions américaines, et du gourou Larry Heard Notamment, mais avec une teinte des productions de house du New-Jersey, plus orchestrales et chargées en inspirations jazz.
Néanmoins, il y a une particularité à la production italienne d’alors, que beaucoup d’observateurs associent à une métaphore des nuages, de l’idée de quelque chose de contemplatif et de vaporeux. Musicalement, cela se distingue par la finesse des arrangements, sur des lignes de basses relativement fluettes, et des lignes de pianos et de synthétiseurs qui ne sont pas trop appuyées et qui donnent ce sentiment de légèreté. Il y a un certain nombre d’occurrences de ces registres de composition en Italie, qui en font une particularité musicale.
Celle-ci est d’autant plus frappante quand on la compare aux productions électroniques de la même période. Au Royaume-Uni, la musique électronique s’essaye alors à des
accélérations importantes de tempo et des tonalités plus agressives, l’Italie reste récalcitrante à ces avancées et poursuit sa démarche de musicalité, de couleurs et de
chaleur au moins jusqu’à 1993. Si des disques de dream-house furent produits après, l’esthétique des productions de cette période précise ont fini par davantage muter en de la prog-house.
La période de la fin des années 80 à 1993 reste donc un paroxysme pour ce micro-genre, dont la plupart des sorties se retrouvaient sur le label DFC sous le nom d’ « Ambiant House » dans l’espoir de se faire l’écho de pionniers anglais comme The Orb et The KLF alors que c’était une petite histoire italienne qui s’écrivait alors. Un seul vrai succès avait alors fait parler de ce tropisme italien : Sueno Latino.
Aujourd’hui, un vrai coup de projecteur s’apprête à être lancé sur cette scène si particulière grâce au travail de Young Marco et de son label Safe Trip qui ont travaillé sur une compilation : Welcome To Paradise : Italian Dream House 1989-93. Une véritable cartographie du genre en 22 titres, qui paraitront en double vinyle le 30 mars 2017.
On y croise des morceaux majeurs de la scène « Calypso of House » du Key Tronics Ensemble, Sonnambulism de Morenas, Un remix « Ambient » d’un grand classique de l’italo-disco : Last Rhythm. Mais aussi Don Pablo’s animals , Sasha, Dreamatic…
Visuel : (c) DR