Il avait prévenu.
Depuis qu’il a été limogé de son poste de conseiller stratégique auprès de Trump en août dernier, Steve Bannon, star déchue de l’administration Trump, directeur du site d’info d’extrême droite Breitbart et suprémaciste notoire, est devenu un « barbare ». C’est en tout cas ainsi que le décrit l’un de ses proches collaborateurs dans Vice : « Steve est déchaîné. Vraiment. Il va devenir nucléaire. L’Amérique devrait se préparer pour “Bannon le Barbare” ». Et Bannon le Barbare profite des primaires sénatoriales qui se tiennent actuellement en Alabama pour s’opposer officiellement au gouvernement. Il a en effet apporté son soutien à Roy Moore, face au candidat officiel du parti Républicain, Luther Strange.
Bon ça fait beaucoup de types racistes, grisonnants et bedonnants d’un coup, alors reprenons calmement. Jeff Sessions, auparavant Sénateur de l’Alabama, a été nommé Ministre de la Justice en février dernier. Une élection est donc organisée pour le remplacer, à commencer par des primaires républicaines qui se tiennent actuellement. Sur le ring, Luther Strange est le cheval de bataille de Donald Trump, Roy Moore, celui de Steve Bannon, également soutenu par Sarah Palin… et Chuck Norris.
Populistes vs. Establishment
L’opposition Trump/Bannon a surtout pour intérêt de mettre au jour les fractures au sein du parti conservateur, un déchirement entre « les populistes et l’establishment », selon le New York Times. En toute ironie, « Trump a décidé de prendre le parti de l’establishment, qui a pourtant fait bloc contre lui lors de sa campagne présidentielle. (…) Si M. Strange devait gagner, le Président se poserait comme une force dominante à droite, une personne capable de transcender l’opposition establishment/Tea Party ».
Pour l’instant, cependant, c’est le clan Ray Moore/Steve Bannon qui se trouve en tête des sondages. Et une victoire du candidat « populiste » autoriserait les branches dissidentes, et notamment les groupes suprémacistes à remettre en question le leadership de Trump. Accessoirement, ce serait aussi l’élection d’un homme qui pense que le mariage homosexuel peut mener à « épouser un cheval, ou une vache, cinq hommes ou cinq femmes ». Mais bon, on est plus vraiment à ça près.
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