L’anniversaire du jour : “Young, Gifted and Black“ d’Aretha Franklin

Un disque dont le nom et la pensée lui vient d’un morceau éponyme, chanté par Nina Simone, pour parler des droits civiques et de la place des noirs américains dans les années 60. Un hymne qui va donc inspirer dix ans plus tard Aretha Franklin.

A l’époque, la musicienne a été sacrée marraine de la soul, elle est une musicienne adorée pour son amour et ses sublimations du gospel, du jazz, devenue icône du label Atlantic Records, autrice de dizaine de hits qui ont ravagé les coeurs et les hits parade. 

Elle a déjà chanté “Respect“, le morceau originalement écrit par et pour Otis Redding. Elle s’est déjà située comme une artiste consciente du monde qui l’entoure, du racisme, de la misogynie qui gangrène la société américaine. 

Pour composer cet album-là, qui est tout de même déjà son 18ème, elle a besoin d’un peu de recul et de calme, elle vient d’avoir un enfant, elle a vécu une rupture amoureuse nécessaire, qu’elle a d’ailleurs chantée dans ses disques précédents. Elle prend le temps de regarder autour d’elle – son pays où viennent d’être assassinés Martin Luther King, Malcolm X, John et Robert Kennedy. 

Et elle choisit de faire cet album là, qui non seulement reprend le standard de Nina Simone, mais se nomme même pareil. Pour dire ce que cela veut dire d’être jeune, doué et noir dans l’Amérique des années 70. La pochette en témoigne, elle est christique et enracinée.

Elle prévient : ce disque est politique, sans l’être par son texte, ou ses paroles, mais parce qu’être jeune, doué et noir – c’est politique. 

Bon et pour parler de la musique, l’album est sophistiqué, moderne, il se permet de renouer avec le gospel sans contrainte, flirte avec du jazz-funk, la voix d’Aretha Franklin dompte le travail d’orchestration. 

C’est beau, parce que l’album rayonne. Aretha Franklin a confiance en elle, en son talent et en son destin. On écoute “Rock Steady“, qui sortait il y a 50 ans.