MTP sous la lumière des projecteurs, avec Paul Lucas.
Incontournable rendez-vous des amoureux du cinéma à Montpellier, le festival CINEMED a ouvert vendredi dernier sa trente-neuvième édition avec Razzia, film choral du réalisateur marocain Nabil Ayouch pré-sélectionné pour le meilleur film étranger aux Oscars 2018. Cette année, parmi les 250 films projetés, CINEMED organise une compétition officielle de 9 longs-métrages, 8 documentaires et 21 court métrages, une section « Regard d’Occitanie » mettant en valeur les talents de la région, une sélection toujours remarquable de courts métrages sélectionnés par Michèle Driguez, plusieurs intégrales et hommages à des cinéastes comme la documentariste et cinéaste Dominique Cabrera, l’espagnol Fernando Trueba, le « cinéma buissonnier » du regretté Manuel Pradal décédé en mai dernier, le cinéaste italien de l’après-guerre Alberto Lattuada ou encore le duo français qui fait sauter les guichets d’entrées (Eric Toledano et Olivier Nakache, autres habitués du festival). Sans oublier, un grand coup de projecteur sur la jeune garde du cinéma algérien ainsi que leur parrain Merzak Allouache.
Pour mieux vous parler du CINEMED, nous avons donné la parole aux festivaliers et au programmateur Christophe Leparc, qui ont évoqué pour Nova, l’art de vivre et le fameux humour noir des méditerranéens.
La nouvelle vague algérienne
Ils s’appellent Damien Ounouri, Adila Bendimerad, Lyes Salem, Karim Moussaoui ou encore Sofia Djama, il ont entre 30 et 40 ans (et des poussières) et ils sont la promesse et les auteurs d’un cinéma créatif, sincère et excitant.
Après la Tunisie en 2016, CINEMED met en avant cette année l’Algérie, qui voit son cinéma renaître, après les terribles années de plomb du terrorisme des années 90. Cette renaissance du cinéma algérien – celui qui avait connu ses heures de gloire au milieu des années 70 – est incarnée ici à Montpellier par celui que l’on surnomme « le patron » mais qui déteste qu’on le désigne ainsi : Merzak Allouache, ainsi que Damien Ounouri et Adila Bendimerad, les auteurs du très percutant court-métrage Kindil (la femme méduse en français).
Coup de projecteur sur le cycle « Regard d’Occitanie » qui met en lumière les talents de la région
Christophe Leparc, programmateur du festival nous explique la montée en puissance des productions et des auteurs de la région Occitanie avec cette année par exemple, le documentaire de Stéphane Berthomieux réalisé sur le peintre Soulages (diffusé sur Arte dimanche dernier), les premiers longs-métrages de Elsa Diringer Luna en avant-première jeudi soir et de Marine Francen Le Semeur en lice pour la compétition officielle.
En rentrant dans une pièce je ne sais vraiment pas pourquoi j’y suis rentré ! – Marion Guerrero
Sétoise de naissance, montpelliéraine d’adoption, Marion Guerrero vient avant tout du théâtre (elle dirige la compagnie Tire pas la nappe avec Marion Aubert) mais s’amuse à ouvrir le diaphragme des caméras depuis peu. Finir ma liste est son premier court-métrage qu’elle présente pour la toute première fois ici à Cinemed. Une plongée sensible et angoissante dans la vie de Pauline, rongée peu à peu par ses inventaires sans fin.
ÊTRE JURY
Chaque année, Radio Nova sélectionne quelques cinéphiles avertis pour constituer un jury au festival Cinemed qui, en guise de prix, remet une campagne de spots en national pour la sortie du film lauréat. Pour cette 39ème édition, ce sont Ozélie, Tom et Nathan qui ont été choisi, petite présentation de rigueur.
Pour quelques conseils avisés, nous avons tendu notre micro au réalisateur Thierry de Peretti (Une vie violente sorti en mai dernier) membre du jury officiel du festival présidé pour cette trente-neuvième édition par Aura Atika et qui remettra comme chaque année le prix de l’Antigone d’Or.
Il faut savoir que c’est des sièges qui ont été fait à l’image de l’ancien président de région Georges Frêche ! – Tom (membre du jury Nova)
HISTOIRE(S) DU FESTIVAL
« Ça n’existe pas le cinéma méditerranéen ? Tous les ans, on arrive quand même à sortir 200 films hein. » – HENRI TALVAT (co-fondateur du festival CINEMED en 1978)
Figure soixante-huitarde de Montpellier, Henri Talvat a co-fondé avec Pierre Pitiot et Georges Frêche le festival Cinemed en 1978. D’abord sous forme de rencontres cinématographiques, le festival s’est développé en se dotant d’une compétition officielle et en s’installant par la suite au Palais des congrès « Le Corum ».
Retour sur les débuts de ce grand rendez-vous culturel montpelliérain et les souvenirs marquants de la venue de grands cinéastes comme Youssef Chahine ou encore Sergio Leone.