Aujourd’hui on célèbre “Rebirth Of Slick” des Digable Planets. Un morceau emblématique de la fusion du jazz et du rap alternatif, et d’un cool qui ne s’invente pas.
Ce matin on célèbre un souvenir, le génial Reachin’ (A New Refutation Of Time And Space), premier album studio du groupe Digable Planets qui sortait en 1993. Il y a 29 ans ! Un disque qui propose un grand écart merveilleusement exécuté entre le jazz et le rap, sans en avoir vraiment conscience.
Les Digable Planet c’est un trio, deux gars une fille, formé à New York par des jeunes gens venus d’un peu partout aux Etats-Unis et qui ont toujours été très curieux de ce qui les entourait. Des livres de philo quand ils étaient sur les bancs de l’université, des disques de jazz quand ils traînaient dans des sonothèques, des tendances et de la mode qu’ils découvraient en arpentant les rues de Brooklyn.
Un morceau d’un cool qui ne s’invente pas
En 1992 ils composent un titre qui va tout changer, pour eux et pour une certaine branche du rap : c’est “Rebirth of Slick”, un morceau d’une évidence absolue, d’un cool qui ne s’invente pas. En l’entendant, le public et la critique vont le désigner comme le morceau le plus emblématique de la fusion du jazz et du rap alternatif. Pourtant, les Digable Planets admettent volontiers qu’ils s’inspirent de Tribe Called Quest, de DJ Premier, de tout un tas d’artistes. Ils ne se prétendent pas pionniers et restent humbles.
Et pourtant, avec le recul, c’est vrai que ce morceau-là, et tout le disque sorti un an plus tard qui va avec, sont emblématiques de quelque chose. D’une époque où les frontières musicales avaient encore un nom, et où ceux qui les faisaient tomber étaient visionnaires. D’un temps où rares étaient les disques de rap qui parlaient d’avortement et de conscience noire américaine. D’une période où la mixité était surprenante en haut des charts.
Digable Planets a fait tout ça, discrètement, avec un succès fou et une influence durable. La galaxie qu’ils ont agencé sans crier gare naît grâce à ce premier geste, cette étoile qu’est le morceau “Rebirth Of Slick” et dont le cool n’a encore jamais été égalé.