La musique peut paraitre bien dérisoire et impuissante en ce moment. Mais ce matin, je voulais vous jouer un groupe ukrainien, Dakhabrakha, dont la démarche et les messages nous éclairent depuis des années sur la culture ukrainienne.
Les Dakhabrakha c’est un quatuor composé de trois musiciennes et d’un musicien. On les reconnaît aisément à leurs tenues inspirées des coiffes et des robes traditionnelles d’Europe de l’Est.
Ils se sont formés dans un centre d’art dans les années 2000 avec l’envie de monter un cabaret hybride alliant le punk et un univers traditionnel. Ils ont voyagé dans tout le pays, jusque dans les villages les plus reculés pour collecter des mémoires musicales, des sons folkloriques, différentes manières de transmettre des chants immémoriaux et ils en ont fait leur musique. En y ajoutant une grande dose d’imagination.
Leur son ne ressemble qu’au Dakhabrakha, et il est forcément politique, par son propos et par ce qu’ils s’opposent aux impérialismes et à l’écrasement culturel. Comme beaucoup de groupes ukrainiens pour l’instant, ils sont suspendus au sort de leur pays, appellent comme ils peuvent à arrêter Poutine, à se battre pour la liberté de leur pays et à donner à des fonds d’aides pour celles et ceux qui en ont les moyens.
En attendant voici “Monakh” un de leurs morceaux sorti il y a quelques années et qui nous invite à une promenade nuptiale, en compagnie d’un prêtre dans la campagne ukrainienne glacée.