Anges de l’enfer.
Tout le monde en a parlé, mais personne ne sait exactement de quoi il s’agit. Les motards, genre Hell’s Angels, restent une tribue mal connue, même si les clubs (chapitres) se sont multiplié dans le monde (cinquante-deux pays, cinq continents).
En 1930, le milliardaire Howard Hugues réalise un grand film sur les pilotes de la première guerre mondiale. Chasseurs sur biplans, ils deviennent des héros. Le nom de l’escadrille et titre du film, Hell’s Angels devient célèbre.
Perfecto cuir noir, jeans , bottes, casquette
En 1948, en Californie, les fans de Harley Davidson créent leur propre chapitre (club), avec ce nom : Hell’s Angels. En 1953, Marlon Brando joue dans L’équipée sauvage (The wild ones), faisant connaître la tenue des motards : Perfecto cuir noir, jeans , bottes, casquette.
Les années 60 vont diviser la jeunesse américaine : être des hippies, beatnicks, contestataires et partisans du « Peace and Love », mais aussi les vrais rebelles, anti sociaux, anti légalité, ces motards, clans regroupés dans les villes américaines, puis canadiennes.
Leur principe est d’être des « antéchrists », refusant la religion chrétienne comme asservissante et les lois comme arbitraires. Ils choisissent la liberté sauvage, hors la loi et contre la morale, avec trafics et violences à la clé. Leur folklore se répand, et les chapitres se multiplient (Bandidos, Outlaws…) mais leurs codes restent secrets.
Dans les 60’s, les Hell’s au ciné
Nous avions reçu à Nova, Sonny Barger, le grand manitou des Hell’s. Mais en réalité, comme toujours, il y eut des milliers d’admirateurs, imitateurs et autres fous de Motorcycle clubs, et aux US, un genre cinématographique est né, dès les années 60.
Exactement comme les films de vampires ou autres « exploitations », la curiosité malsaine pour ces loubards violents et spectaculaires va marchoter à grand renfort de titres alléchants. Quand on regarde cette sous culture, les films paraissent étranges : coupés par la censure, avec scénario boiteux et cadrages hasardeux, il faut louvoyer entre sexe, blasphèmes et consommation de dope, sans que cela paraisse être des incitations…
Mais le cadre, les tenues, les acteurs et décors d’époque, sans parler des voitures et motos, offrent un cinéma de genre fascinant, comme des archives incomplètes de cette période de révolte, et on y trouve vraiment le parfum délétère de l’underground et de sa faune errante.
Malgré des prétextes burlesques ou des « happy end » moralisatrices, personne ne s’y trompe, les spectateurs américains allaient se défouler à voir ces (faux ?) fils et filles de Satan se rouler dans le péché.
Tarantino allait faire ses choux gras de ces caricatures, trente ans plus tard, après avoir vu toutes ces perles en vidéo…
Coffret de 4DVD et six films (avec bonus) chez Bach Films. The Pink Angels (1972), The Hellcats (1968), Satan Sadist’s (1969), Le motard de l’apocalypse (1977), The Wild rebels (1967), Wild Riders (1971) + un livret de 12 pages Par jean William Thoury et suppléments ITW (ex-membre du groupe Punk Rock Bijou et spécialiste des bikers).
Visuel : (c) Getty Images / Underwood Archives