Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
La photo de la semaine, douzième semaine de l’an 2022, a une histoire, une histoire récente puisque shootée samedi dernier, juste sur le côté du MuCEM, dans cette piscine d’eau de mer, ce bassin que des Marseillais réunis au sein de l’association des Nageurs Libres aimeraient voir reconnu comme piscine publique. « Dans une ville connue pour son taux élevé d’enfants ne sachant pas nager, ce plan d’eau géré par la Métropole mérite mieux » déclarent-ils. « Si les Quartiers Sud de la Ville totalisent 7 plages réparties sur toute la longueur de leur littoral, les Quartiers Nord doivent se contenter d’une seule plage à l’extrèmité de la rade, la plage de Corbières (…). La Métropole et la Ville doivent se saisir de cet espace unique sous leur responsabilité pour agir. ». C’est dit, avant de se retrouver pour les premières Rencontres de la Nage en Eau Libre samedi non plus à l’ex’, mais à l’intérieur du MuCEM (voir plus bas en date de samedi).
Jeudi 24 :
Babel Minots, un festival musical à destination du jeune public et des rencontres pro. Inaugurée hier au Cabaret Aléatoire avec son lot d’officiels et de curieux, mais sans trop d’enfants, la 8ème édition de Babel Minots déroule jusqu’au 2 avril une prog d’une petite cinquantaine de spectacles (sacré tapis) dans 11 salles à Marseille (Nomad Café à l’initiative du projet, mais aussi l’Affranchi, La Cité de la Musique, Le Poisson Lune, Le Cri du Port, l’Espace Busserine…) à Aix (6MIC) et Miramas (salle Colomb). Ces spectacles ont été conçus, imaginés pour eux et pour les adultes, parents ou enseignants, qui les accompagnent. Tout est quasi complet pour ne pas dire totalement complet. Que cela ne t’empêche pas de jeter un coup d’œil ici sur les spectacles, et qui sait, tenter ta chance. Un rhume ou une appendicite sont si vite attrapés, des places peuvent se libérer à la dernière minute. Les deux premiers soirs, histoire de ponctuer les Journées Pro’ qui réunissent grosso modo 150 professionnel.les de la profession venu.es de toute la France, des concerts tout public sont programmés à la Friche. Ce soir, ce sont les Dames de la Joliette (à 20h) et Le Petit Bal Raï (à 21h30). Demain vendredi, rendez-vous avec Jo Keïta (à 19h) et le Sweet Street Opéra d’Edward Kionga-Kamau (à 20h30).
Fela, le Black President sur l’écran de 6MIC. En collaboration avac le FAME, le festival international du film sur la musique, 6MIC propose la veille du concert de Femi Kuti et de son fils Made, la projection de My Friend Fela, un film documentaire de Joel Zito Araújo. Il est question ici de l’amitié entre Fela Anikulapo Kuti, le pape de l’Afrobeat et l’écrivain et journaliste cubain Carlos Moore. A partir des souvenirs du journaliste et de ses connaissances de la société nigériane se dessisne le protrait de celui qui posa comme le rappelle Ray Lema, « les bases d’un manifeste politico-culturel de libération. ». Indispensable pour mieux connaitre l’homme, le musicien et le militant. la projection sera suivie d’un DJ-set afrobeat de Jambo, un des DJs du collectif Cosmographique. Le disquaire Les Disques de la Sainte Victoire installera lui durant les deux jours un stand éphémère de vinyles. Cette collab’ entre 6MIC et le FAME donnera a lieu dans les mois prochains à d’autres projections en lien avec les artistes accueilli.es par la salle aixoise. (À 20h à 6MIC — 160, rue Pascal Duverger, Aix-en-Provence – Entrée libre.).
Les auditions live de la douzième édition du Tremplin Orizon Sud reprennent au Makeda. Cette deuxième soirée des auditions live du Tremplin Orizon Sud croise les genres puisqu’on pourra aussi bien y entendre rugir le metal des Nîmois de Head Slice, que de se laisser gagner par « le post-punk hypnotique aux accents noisy et aux touches new-wave » (je n’invente rien) de Glitch, par « l’euphorie électrisante et libératrice » de Social Dance, les atmosphères « rétro-futuristes, brutes et sensuelles » du duo « symbiotique » Thelma ou par la pop frenchie de Docile, une chanteuse qui a confié à Marc Lapeyre, a.k.a. FK Club le soin d’arranger ses morceaux. On oscille sur ce dernier projet « entre nouvelle vague française, electro-pop, synth-wave et chill-clubbing sacrément élégant ». De l’intérêt de pointer ses oreilles dans les tremplins pour découvrir aujourd’hui les sons et les assemblages musicaux qui pourront nous accompagner au quotidien demain. (Dés 20h au Makeda — 103 rue Ferrari, 13005 — Entrée libre, 1€ d’adhésion à l’association Orizon Sud, attention CB non acceptée à l’entrée, mais au bar oui.).
Batmen vs Tchoquers au Café Conception. Rock vs psyché, rock contre psyché, tout contre, épaule contre épaule dans un pogo endiablé. (De 20h à 23 au Café Conception — 148, rue St-Pierre — 13005 — Entrée libre — Possibilité de se sustenter sur place : Lasagnes végé’, assiettes libanaises, moussaka et tartes.).
Le label Slata fait son show au Molotov. Ce nouveau rendez-vous du label aubagnais Slata Records réunit le pionnier du reggae marseillais Jo Corbeau et un de ses filleuls, Elvas Ulaghize, pour deux concerts précédés et suivis par une bonne selecta de Radio Garlaban. Le premier, véritable godfather de la tchatche méridionale et du reggae anisé sera accompagné par le Trident (Badan à la basse, Kilo à la batterie et Rastyron aux claviers) quant au chantre des musiques jamaïcaines sous influences lusophones qui fut la voix de Sons of Gaïa, il a à ses côtés le même batteur (Kilo), Lypfi au soubassophone, LaLa à la guitare et Claire Beranger à la flûte traversière. (Dès 21h au Molotov — Place Paul Cézanne — 13006 — 6 €.).
Vendredi 25 :
Je ne suis pas venue seule, un solo de Diane Bonnot. Vient-on jamais seul.e. Ne sommes-nous pas habité.e/habillé.e par des histoires qui nous dépassent, par des récits familiaux, des expériences vécues par d’autres, des proches, des amis ou des inconnu.es croisé.es au comptoir dans un bar tard ou à une terrasse ensoleillée, dans un bouquin dévoré d’une traite. De dos, seule face à sa coiffeuse, face à ses miroirs, Diane Bonnot (Cie Spectralex), parle d’elle, de sa vie, de ses vies vécues ou fantasmées, de ses espoirs, de ses rêves et de son quotidien en une dizaine de miroirs, une dizaine de reflets d’elle-même, une dizaine de personnage. Spectacle programmé dans le cadre de #20 Temps, la programmation anniversaire du Daki Ling. (A 20h30
Dans la famille Kuti, je voudrais au 6MIC le fils Femi et le petit-fils Made. Bonne pioche, à n’en pas douter ! Car si très tôt, Femi a joué avec son père Fela le créateur avec le batteur Tony Allen de l’afrobeat, c’est ce rapport père fils qu’il a tenu a perpétuer avec Made, son rejeton. Echange primordial entre les générations de musiciens, l’un se nourrissant de l’autre et réciproquement, ils ont décidé alors qu’ils travaillaient séparément sur leurs albums respectifs – Stop The Hate pour le papa et For(e)ward pour le fiston — qui allaient sortir grosso modo à la même période, de les réunir en un coffret : Legacy + et de partir en tournée ensemble. Bon sang ne saurait mentir ! (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger, Aix-en-Provence – 20 € et 22 €.).
Germaine Kobo & Bella Lawson en concert gratuit à Hyperion. A peine Bella Makossa, leur clip en ligne, Germaine Kobo & Bella Lawson remonte sur scène à Hyperion lors d’un concert gratuit qui plus est. Une occasion rêvée de découvrir les hymnes l’afro-futuriste de ces deux marseillaises. (A 20h30 à Hypérion — 2bis, av du Maréchal Foch — 13004 — Concert gratuit sur réservation au 04 91 49 27 88, dans la limite des places disponibles !).
Djamila Lebdiri et Djazia Satour en concert à la Mèson. Djamila Lebdiri joue du oud, en solo, avec une délicate ferveur (#oxymore et plus encore !). Quant à Djazia Satour, elle chante. Celle qu’on a connu choriste au sein de Gnawa Diffusion, qui s’est émancipée avec MIG, un projet trip-hop, a continué sa route en solo avant d’accueillir à ses côtés le pianiste Pierre-Luc Jamain. C’est cet échange qu’elle nous propose sur scène dans le cadre intimiste de la Mèson, déliceux écrin de ces deux concerts. (A 20h30 à la Mèson — 52, rue Consolat – 13002 — 15 €.).
Samedi 26 :
Nage en eaux libres au MuCEM. Après la manif aquatique en maillot bain la semaine dernière pour que le plan qui jouxte le MuCEM soit officiellement reconnu comme piscine municipale, les militants (il fallait l’être pour se baigner sans combi dans une eau à 12°) de l’association Libres Nageurs proposent une matinée d’échange. Ces premières rencontres de la Nage en eaux Libres qui réuniront des nageurs mais aussi des politiques, un urbaniste, le responsable du Musée subaquatique… et trois ratons nageurs comme dirait Prévert, afin d’imaginer ensemble un accès à la mer pour le plus grand nombre l’été mais pas que, tout en prenant en compte le respect de la réglementation maritime, la qualité des eaux, les pollutions récurrentes et l’aménagement des réserves marines ouvertes à la nage et à la plongée dans la rade de Marseille. (De 10h à 12h30 dans la salle Meltem du Mucem sous la tour St-Jean — Entrée Libre.).
C’est notre Usine, un après-midi à SCOP-Ti, coopérative née dans la lutte. Il aura fallu 1336 jours de lutte pour que les salarié.es de l’usine Fralib, fabricante du thé Eléphant dont le propriétaire Groupe Unilever avait annoncé le 28 septembre 2010 son intention de mettre la clé sous la porte pour qu’ils reprennent possession de leur outil de travail sous la forme d’une SCOP en veillant à « travailler autrement, produire autrement, plus local et plus humain. ». C’est donc un après-midi au cœur de cet usine qui est prévu dès 14h30 avec visite (de 15h à 16h), un concert de François Wong qui a collecté des sons durant cette lutte, sons qu’il a arrangés, orchestrés, spatialisés et qu’il restitue in situ dans cette usine (de 16h à 17h). Après cet pièce électro-acoustique intense, un thé partagé sera offert avant 1336, (Paroles de Fralibs), un prolongement théâtral de leurs propos et de leurs avancées sur le chemin de l’autogestion, mis en scène et interprété par Philippe Durand. L’aprem se finira par un apéro et une scène ouverte avec Los fralibos, le band maison qui a ambiancé la lutte et participé à la populariser, parce que à l’usine comme ailleurs, la musique n’est jamais très loin. C’est un des évènements de la biennale des Ecritures du Réel, poropsée par le Théâtre de la Cité. Le reste du programme est ici. (Dès 14h30 à l’Usine SCOP-Ti — Za De La PLAI De Jouques, 500 AV du Pic de Bertagne, 13420 Gémenos (Bus L69 et L102) — Une navette assurée par les coopérateurs et coopératrices de l’usine est mise en place avec un rendez-vous à 14h à la Gare d’Aubagne. Reservation au 06 14 13 07 49 — Après midi gratuit sauf 1336, (Paroles de Fralibs) : 15 €, 10 €, 5 €.).
Viens danser pour l’Ukraine et tous les réfugié.es d’où qu’ils, qu’elles viennent. Quand la scène électronique marseillaise s’unit pour un événement en plein air au Parc Longchamp en soutien à l’Ukraine et à tou.te.s les réfugié.e.s, ça mobilise large ! Au programme : Abstraxion aka Lion’s Drums, A.L.A.E. (Paradox), Depression Mondaine (Error TPG), DJ Scrap Coco (Maraboutage), Goldie B, Israfil (Metaphore), Jack de Marseille, Jack Ollins, L’Amateur (Tropicold), Lugal Lanbada (LYL radio), Lulu Lao, Shlagga (Metaphore), Ttristana, Vanda Forte, avec le soutien de moults collectifs, festivals, structures, salles… « De la vente des billets aux revenus du bar, tous les bénéfices seront directement reversés d’une part à Underground For Ukraine, qui fédère les acteurs de la scène électronique à travers le monde et reverse les fonds à deux associations qui travaillent sur le terrain, et d’autre part à plusieurs associations qui à Marseille organisent la solidarité en région : Atelier des artistes en exil, Cimade, Ramina, Le Refuge Migrant.e.s LGBT, Sindiane et Urgence homophobie » annoncent les organisteurs. (Dés 15h et jusqu’à 22h au Parc Longchamp — 15€ — gratuit pour -12 ans.).
Le Chapiteau a 5 ans… si tu m’crois pas, rendez-vous sur le dancefloor ! Avoir ou ne pas avoir 5 ans. That’s the question ! Une sacrée question même, pour qui a 5 ans, toutes ses dents, tous ses tympans, et des années Covid dans le champ. Car forcément la donne est changée et l’envie de fêter ça, plus forte encore. Alors ce soir, le Chapiteau convie pour sa dingo’noche dedans/dehors : tatoueurs, circassiens, bar à shots ou à bonbons, vide-dressing et expos. Les p’tits plats sont dans les grands. Les basses au taquet et la nuit toute bouleversifiée par son semestriel changement horaire à venir, accueille aux platines, une poignée de DJs du coin ou de plus loin : Arcène K, Anticlimax, Eve Dahan, Vince, Wolf. Le Chapiteau a 5 ans, pas de doute !!! Happy Birthday. (De 20h à 4h au Chapiteau — 38, traverse N-D de Bon Secours — 13003 —Parking gratuit — 7,59 € en prévente — 12 € sur place.).
Y a Grabuge au Makeda. Bien sûr hâtivement, on serait en droit de penser que c’est le oaï, le bronx ou le del’ ce soir au Makeda. Mais a y regarder de plus près, ce début de soirée du club de la Ferrari, est des plus structurés, une structure qui nous plonge sous la férule du saxophoniste, pianiste, flutiste Cyril Benhamou et de ses deux collègues — Adam Derrez à la basse et Flo Sallen à la basse — dans la démesure du son et de l’impro au grès des envies et des musiciens invités. Toujours surprenant, rarement redondant ! (Dès 20h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Prix libre + 1 € d’adhésion obligatoire si ce n’est déjà fait.).
Fiesta tropicale au Makeda. Ce soir, il va faire chaud et humide au Makeda. Aux platines, les DJs du Mobylette Sound-System et Select Will pour un mix caliente. Dans leurs bacs à sons, des titres glanés en Afrique, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes ou dans la boutique au coin de la rue. Car parfois, le nirvana musical t’attend là, tout près de chez toi, chez l’un de tes dealers de musique préférés. Laisse-toi faire, ils vont te mettre le démon ! (Dès 23h au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 7 €.).
Dimanche 27 :
Vanderfayfl, un trio aux chansons yiddish est à la Casina. Dernière programmation d’un week-end centré sur les musiques du Yiddishland, le trio Vanderfayfl donne à entendre dans une ambiance « cabaret », ses chansons klezmers aux paroles en Yiddish. Le répertoire de Vanderfayfl dont le nom signifie flûte vagabonde, dessine les contours d’un étonnant voyage au fil duquel on rencontre « des personnages singuliers, des histoires d’amours déçues et des paysages rêvés. ». Au chant, accordéon et piano : Hansi Weissker, à l’accordéon : Macha Selbach et à la clarinette : Léa Platini, fil rouge de ce week-end klezmer à la Casina. (A 17h à La Casina — 72, bd Longchamp — 13001 — M1 Réformés – T2 National — 8 € avec toujours un verre après le spectacle. Merci de réserver impérativement au 06.76.28.56.84 ou par mail à mars.marki13@gmail.com.).
Mercredi 30 :
Soutien à Kharkiv à l’Intermédiaire. Samedi dernier, le parc en contrebas du Palais Longchamp, a fait le plein – soit 1500 personnes – pour soutenir l’Ukraine et tous les Réfugié.es d’où qu’ils soient, autour de la scène électro-marseillaise dans sa plus grande diversité et à tous les échelons. Bravo. D’autres initiatives se mettent en place. Ainsi ce mercredi soir, à l’initiative de Svetlana qui a grandi à Kharkiv et vit à Marseille où elle a fondé famille, de l’asso Phocea Rock (La Rue du Rock…) et du média Concert And Co, des artistes des scènes punk, rock, folk se mobilisent pour un 18h / minuit sur la scène de l’Intermédiaire. Sont annoncé.es : Catherine Vincent, David Lafore, Novitchock, Parade, Farouche Zoé, Rich, Sam Karpiénia, Stella Pire, Mr Thousand, Jules Henriel, Les Pas Contents. Chacun donne ce qu’il veut, ce qu’il peut, l’important comme toujours étant de participer. Les fonds réunis permettront via deux collectifs identifiés sur place de reboucher les fenêtres détruites chez les personnes qui n’ont pas quittées la ville et/ou de cuisiner des repas pour ceux qui en ont besoin. (De 18 à minuit à L’Intermédiaire — 63, pl. J.Jaurès — 13006 — tarif libre.).