Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Wet Leg — Wet Leg
Faut-il nécessairement s’ennuyer pour parvenir, finalement, à créer ? C’est en tout cas depuis la très paisible île Wight, au sud de Portsmouth, que les deux filles qui forment le duo Wet Leg – Rhian Teasdale et Hester Chambers – composent une pop éprise de musique punk et utilisée, avant tout, pour s’en échapper, de cette île dont elle s’amuse à narrer l’ennui profond qui en émane. Du punk qui tâche parfois, qui chante souvent, qui a cartonné avec la sortie d’un morceau, « Chaise Longue », dont le 45 tours a même dû être re-pressé tellement vous avez été nombreux à l’avoir acheté – sans doute après l’avoir entendu pour la première fois en playlist sur Radio Nova. C’est aujourd’hui l’album – éponyme, of course – qui paraît et qu’il faut écouter, aussi, parce que Rhian y interprète « le cri le plus long et le plus fort » (onze secondes) jamais entendu sur ladite île. C’est son ex petit ami qui le prend dans la tronche et c’est le punk qui se prend une petite cure de jouvance dans le thorax. « I don’t wanna listen to your band« , chantent-elles sur « Angelica » est c’est une méchante posture qu’il ne faudra pas reproduire ici.
Sad Night Dynamite — Volume 2
Un peu plus au nord, à Glastonbury cette fois — où une ville existe en dehors du festival qui a fait sa renommée —, vogue le duo Sad Night Dynamite — chouette nom de groupe. Eux font une pop indie qui rappelle celle de Gorillaz, sauf que les deux héros du projet — Archie et Josh — ne sont pas des personnages de dessins animés mais des vraies personnes qui font cette musique que savent si bien faire les Britanniques. Une pop hybride, donc, qui parle un peu hip-hop, un peu rock, un peu désinvolte et le tout, évidemment, comme le dirait le single « Black and white », en mode ombres et lumières. God save the Queen — et ceux qui voudraient, parfois, la voir tomber.
Kae Tempest — The line is a curve
Comme elle était belle, la rage qui s’échappait de cette boule d’énergie hirsute et impressionnante qu’était Kate Tempest — encore une Anglaise, décidément —, lorsqu’on l’avait découverte il y a quelques années — son passage aux Nuits Zébrées de Radio Nova en 2015 en avait marqué plus d’un —, les cheveux en bataille, le corps en mouvement et le verbe qui reflétait si bien la tempête vertigineuse qu’évoquait son nom. Comme elle est belle, la sérénité nouvelle, mêlée d’une colère toujours aussi seine mais différemennt utilisée, qui émane de Kae Tempest, cette artiste qui a su gérer entre-temps une transition forcément complexe et qui la raconte, cette transition, dans un album éblouissant de voltiges verbales et de productions savamment orchestrées. Les cheveux sont coupés courts, les sourires sont apparus, le corps s’est apaisé. Et c’est sa musique, toute entière, qui peut à nouveau s’étirer.
Soom T — Good
Allez, Glasgow cette fois, avec ce nouvel album de Soom T, rencontre du reggae, du dub, du jazz et d’un engagement toujours aussi solide pour cette véritable reine du « raggamuffin », entendue sur Radio Nova avec le morceau « Big Bad World », qui résume plutôt très bien la situation dans laquelle nous nous retrouvons, chères sœurs et chers frères, en ce vendredi 8 avril 2022. Alors comme ça, tout va mal ?
November Ultra — Bedroom walls
Nous voulions en réalité vous dire que finalement, tout va bien. La vie est belle, apaisée, elle respire le bien-être qui ne demande qu’à être injecté au creux de vos petites sensibilités toutes fragiles. Tout va bien car ce vendredi marque aussi la sortie du premier album de November Ultra — Bedroom Walls —, joyau douillet, doudou, cotonneux et câlin, qui rassurera les plus inquiets d’entre-vous (mais enfin, pourquoi le seriez-vous ?). La voix vole haut, murmure, se triture et se module au gré des expérimentations, chantonne en anglais et même parfois en espagnol des mots joués comme des petites mélodies susurrées au coin de l’âme. Gros coup de cœur pour « monomania » ou la petite merveille « nostalgia / ultra », à écouter, c’est idéal et en marge de sa Chambre noire proposée chez Radio Nova, en boucle avant les échéances de ce week-end d’élections qui approchent, qui approchent…
Tendez aussi l’oreille vers le nouvel album de Vince Stales que raconte Hugo Ducamp dans le Nouvo Nova du jour. Et aussi, vers cette anthologie sortie sur Les Disques Bongo Joe, qui raconte en douze morceaux le parcours d’África Negra, le plus connu, dans les années 70 et plus tard, des grands groupes de Sao Tomé et Principe.