La fin d’une discrimination symbolique.
C’était l’un des nombreux symboles de la discrimination contre les malades atteints du sida. Depuis 32 ans, les soins funéraires étaient interdits pour les personnes décédées porteuses d’une infection par le VIH ou les hépatites.
Les associations de lutte contre le Sida saluent cette décision. Elles réclamaient depuis longtemps l’abrogation de cette mesure qui se base sur la fausse croyance qu’une contamination est possible lors des pratiques de thanatopraxie. Des préjugés qui empêchaient souvent les familles de voir le corps du défunt dans de bonnes conditions, entravant leur processus de deuil.
« Cela fait des années que l’on nous faisait miroiter la levée de cette interdiction, de Xavier Bertrand [ministre de la santé entre 2010 et 2012] au candidat François Hollande et à Marisol Touraine [ministre entre 2012 et 2017], qui l’avait incluse dans le projet de loi de modernisation du système de santé et dont les services ont préparé cet arrêté. Cela a été laborieux, ce qui montre que la perception des personnes vivant avec le VIH n’a pas beaucoup changé : ce sont trop souvent encore des parias », explique au Monde le président de l’association Aides.