Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
Les comptes sont faits. Qu’ils nous conviennent ou pas, ils sont posés là par la volonté populaire matinée d’une forte abstention. Comme le deuxième tour n’aura pas lieu avant le 24 avril, on ne s’endort pas et l’on reprend le chemin de nos rendez-vous en bas avec une première déjà évoquée la semaine dernière : la première des Nova Danse à Marseille vendredi soir prochain, à l’Embuscade de la Major. Le fameux Manège à Trois convie les Dub Striker pour un set de 2h en direct live à l’Embu’ et sur les ondes de Nova agrémenté avant, après des ceux des DJs du Nova Crew. Toutes les infos sont à la date de vendredi !
Jeudi 14 :
Chez Finecoccott’ Makabu décroche ses pièces montées, collées, cousues. Artiste plasticien, Makabu sélectionne, découpe, colle, coud ou brode des motifs haut en couleurs piqués sur des sacs de riz mais pas que. A ses débuts, il imaginait des images composites pour customiser vestes et tee-shirts. Aujourd’hui , elles sont devenues des œuvres à part entière, des tableaux recherchés qui doivent autant au recycling qu’à l’art du collage. Selon la célèbre maxime attribuée à Lavoisier mais empruntée au philosophe présocratique Anaxagore (merci Wiki) : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », Makabu joue avec des éléments disparates pour en créer nouveaux dont une série étaient accrochée depuis le 9 décembre dernier chez FineCocott’, bar restaurant à bokits (le fleuron de la street-food made in Gwada)des environs de la Préf’. Son secret : les deux doigts d’amour (sa marque de fabrique) avec lequel il assemble ses pièces uniques. Deux doigts d’amour qui suffisent aussi à Big Buddha pour croiser, juxtaposer ou mixer les musiques des 5 continents ; musiques à rêver ou à danser selon l’heure, le lieu et les envies de mon public. Car dès que je délaisse ma casquette de plumitif pour enfiler de DJ, je suis Big Buddha #autopromo. (De 19h à 22h30 chez finecocott — 8 rue Lafon — 13006 — Entrée libre.).
Polo & Pan à 6MIC. Polo sans Pan n’est pas mieux loti que Pan sans Polo. L’un ne va pas sans l’autre car Polo et Pan font la paire, la paire de DJs et pas que depuis hier. Un premier album de chansons électroniques guillerettes en 2017, ressorti en 2018 ; a suffi après quelques années dans la pénombre, à les propulser dans la lumière. Depuis tout roule pour nos deux gaillards… L’an passé, ils signaient Cyclorama, un nouvel opus qu’ils défendent enfin sur la route, une route qui passe ce soir par Aix. (A 20h30 à 6MIC, mais on me dit que c’est complet.).
Natalia M King est au Cargo (Arles). Désormais parisienne, la miss originaire de Brooklyn (USA), publiait en novembre dernier “Woman Mind of My Own”, un puissant album de blues sur lequel, au fil des plages, Natalia M King s’affirme dans toutes ses dimensions : artistiques et humaines. Annoncée le 13 juillet au MuCEM en collaboration avec le Festival Marseille Jazz des 5 Continents, elle se livre ce soir en toute intimité au Cargo. (A 21h30 au Cargo — 7, av Sadi Carnot — Arles — 18 €, tarif réduit : 15 €, Adhérent : 12 €.).
Vendredi 15 :
Nova Danse à l’Embuscade de la Major. C’est une première et c’est à Marseille. On ne me parlera pas d’heureux hasard dans une ville qui quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense, est à jamais la première ! Première donc de ces Nova Danse, le nouveau rendez-vous des clubbers sur les ondes de Nova, le premier soir du week-end. Fini la teuf d’appart, désormais chaque vendredi de 22h à minuit, Nova et son Manège à Trois s’invitent dans un club et convient un ou plusieurs DJs pour un set en direct sur les ondes. Pour cette première, Smael B, les deux Théo, Wizman et Sebald, et Malo Williams convie à l’Embuscade de la Major, l’antre hivernal du Borderline crew, la paire Dub Striker, Wilko et Olivier qui croisent incunables et nouveautés house. Ni plus, ni moinse ! On est bien à l’Embu et sur les ondes. La preuve, c’est qu’ici avant et après, les gars du Manège à Trois , Smael, les deux Théo, Malo et ma zigue taquineront les platines pour un teuf plus dense encore, pour un Nova Danse à jamais le premier, donc d’entrée de jeu dans les annales ! (De 19h à 2h du mat à l’Embuscade de la Major — Place Albert Londres/ Quai de la Tourette — 13002 — Entrée Libre.).
Yvan le Bleu est à NoVo DisCo. Le vendredi à Aix, le Novo Disco accueille la résidence des DJs Rorre Ecco, Patrice Tassy, Pierre des Soirées Loisirs et Yvan le Bleu. Le son est bon… voire bon-bon, si vous voyez ce que je veux dire, le truc qui ne fait pas mal aux oreilles, ni à la tête même sans modération ! Ce dredi comme on dit chez les gars de Groland, c’est Yvan Le Bleu qui s’y colle sans modération donc, le pied au plancher sur la pédale groove , entre jazz, funk et house.(De 19h à 2h du mat au Nova Disco — 1, bd de la République — Aix — Accès libre.).
Gimme the Loot d’Adam Leon projeté au Gyptis, dans le cadre d’Hip-Hop Society. Rendez-vous à New-York. Malcom et Sofia sont deux jeunes graffeurs qui voient un de leurs tags disparaître sous un autre graffiti. Une telle “offense”ne peut rester sans réponse. Ils taggueront la pomme géante du Shea Stadium, ni plus ni moinse ! Maispour cela encore faut-il 500 $ pour graisser la patte du gardien de nuit. En quelques lignes voici tissé le pitch de ce long métrage sorti en 2013 projeté en version originale sous-titrée, préambule à un intitulé : « Graffiti, se réapproprier l’espace public » avec la participation des graffeurs Difuz et Alpe. (A 19h30 au Gyptis — 136, rue Loubon — 13003 —2 à 6 €.).
DJ Ivor au Mounguy. Ivor est un Africain citoyen du monde. Né au Ghana, il grandit à Londres, avant de passer une dizaine d’années au Sénégal et de poser valises et rondelles à Marseille, il y a 6 ans. Ivor est un dingue de musique et de musiques africaines plus particulièrement. Sans limites. Il kiffe aussi bien les vieux sons, les galettes de highlife ou d’afrobeat, que les tracks des pionniers du hip-hop des maquis ou les fichiers numériques des jeunes pousses au micro. Les hymnes kwaïto des premiers temps de la house sud-africaine ou les derniers succès de l’amapiano n’ont pas de secret pour lui. Ses mixes 100% afro croisent tous ces univers et nous racontent à sa façon un continent musical et son histoire jusqu’au-delà des mers, dans ses diasporas… (Dès 21h au sur le babyfoot du Mounguy — 10, rue Consolat — 13001 —Enrée libre.).
Big Buddha est au Melting Pot. En début de soirée au côté de mes collègues de Nova à l’Embuscade de la Major, je finis ma night aux platines du Melting Pot pour un set saute moutons de continent en continent ! Rendez-vous sur le dancefloor, vous êtes cerné.es ! (De 1h30 à 4 du mat au Melting Pot — 40, rue des Trois Rois — 13006 — Entrée libre.).
Samedi 16 :
Hip-Hop Society, volet danse à la Fiche La Belle de Mai. Dans son approche pluri-disciplinaire, Hip-Hop Society consacre une de ses soirées à la danse avec plusieurs spectacles et différentes compagnies. A 18h au Petit Plateau, le danseur et chorégraphe Yves Mamba (Cie Par Terre) évoque dans un solo – Hip-Hop, Napukenda (Hip-Hop, je t’aime) – chorégraphié par Anne Nguyen, sa propre histoire, celle de son pays : la République Démocratique du Congo et celle la danse en Afrique, plus particulièrement celle de la danse hip-hop sur le continent premier car au final, tout est un peu lié. A 20h, la Compagnie Hylel propose dans la salle de la SEITA, Midi-Minuit, une création qui parle du lien entre les cultures urbaines et les lieux où elles sont nées et se sont développées. Que dit la danse du quartier, comment peut-elle lui donner corps sur un plateau ? A 21h toujours, salle de la SEITA, concert de Mofak. Danseur avant d’être musicien, Mofak ne se la raconte pas, pourtant au regard de ses carrières menées de chaque côté de l’Atlantique, il serait en droit. Celui qui a bossé sur la côte Ouest des States avec Xzibit, Kokane, Lil’Eazy E, Soopafly, Tray Dee, Goldie Loc et Big Sono est un fan de P-Funk, ce funk débridé à tendance psychédélique, et de ses déclinaisons actuelles. A chacun de ses concerts Mofak se livre, car ne l’oublions pas le hip-hop est autant une affaire d’affirmation de soi que du groupe dans lequel on grandit ! la soirée se terminera par un DJ-set avec Wolflow aux platines. (De 18h à minuit à la Friche la Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 —3 à 5 € par spectacle / 10 € la soirée.)
Dimanche 17 :
Dubamix à l’Harmonie de l’Estaque. Si on a appris à repenser notre notion du temps, à donner du temps au temps, à attendre des jours meilleurs et des nuits plus conviviales entre camarades, ne nous leurrons pas, le futur est obscur ! Et ce n’est pas cet entre-deux tours qui me contredira ! Reste Dubamix qui lui continue d’y croire, irréductible parmi les irréductibles. Son blaze en dit long sur ses orientations musicales. Dub donc, mais un dub libertaire, engagé et militant. En 2020, il publiait pour ne s’intéresser qu’à ses dernières sorties, l’album Camarades avant de revenir l’année suivante avec un E.P. baptisé Communardes, Communards en hommage au 150 ans du mouvement insurrectionnel, et de remettre le couvert ce printemps avec un nouveau 4 titres intitulé La Haine du Capital, sans oublier son Stop the War ft. Daman. Ses visées sont claires : établir ici et maintenant une société égalitaire, fraternelle et humaine. En parfaite logique et cohérence, ses titres travaillées avec de nombreux.euses invité.es (Dubioza Kolektiv, Marina P, Drowning Dog… ) sont disponibles en téléchargement gratuit sur le net. En tournée, Dubamix et quelques-uns de ses invité.es (Krak in Dub, Daman, les Mexicain.es Lenguelerta) s’arrêtent à Marseille un dimanche soir d’entre deux tours qui ne ressemblera ni au dimanche qui a précédé, ni à celui qui va suivre. (De 18h à 22h à l’Harmonie de l’Estaque Gare — 38, rue le Pelletier — 13016 — Prix libre et conscient.).
Lundi 18 :
Le lundi est souvent un jour creux; alors quand qui plus est ce lundi est lundi de Pâques, lundi de Pessah et Lundi de Ramadan à la fois, qu’on y croit ou qu’on n’y croit pas, on ne bosse pas ! Bon repos et mollo (quoique) sur le choco, là !
Mardi 19 :
Lionel Loueke, invité du Frédéric Borey Butterfies Trio aujourd’hui et demain à Mund’Art. Son histoire pourrait être un biopic à succès sur grand écran. Le ‘ptit gars parti de rien ou presque au Benin, qui à peine ado économise en Côte d’Ivoire ses premiers francs CFA pour s’acheter une guitare. Le même qui utilise des câbles de frein quand il doit changer des cordes, celui que le hasard, la chance ou la bonne étoile met sur la voie du jazz et finit par décrocher une bourse pour étudier à Paris, puis une seconde pour rejoindre Boston et son Berklee College of Music. Plus tard, une audition devant Herbie Hancock, Wayne Shorter et Terence Blanchard lui ouvrira en 2001 les portes du Thelonious Monk Institute of Jazz. Forcément, ce parcours d’excellence est semé de rencontres, d’amitiés qui comme des lignes de vie au cœur de la paume de la main dessinent ton futur, surtout chez un musicien de sa trempe. « Une belle individualité » dit-on souvent en parlant de ce guitariste et chanteur friand de hors-pistes. Frédéric Borey et lui se sont rencontrés il y a un peu plus d’un quart de siècle, après que le saxophoniste formé à l’école de la musique classique, a déjà pris son virage jazz dans la première moitié des années 90. Mais ce n’est qu’au début années 2010 que saxophoniste à la tête du Butterflies Trio au côté du contrebassiste Damien Varaillon et du batteur Stéphane Adsuar a fait appel au guitariste pour l’enregistrement de son huitième album sous son nom sur le label barcelonais Fresh Sound Records, le deuxième du trio. En bac depuis la fin d’année dernière, cet album sans nom connait enfin sa traduction scénique. Le 3 + 1, ce trio augmenté s’arrête à Marseille pour deux dates au Mund’Art, un confortable bar-restaurant de la rue de la Joliette, à l’invitation du Jam Hors Les Murs. (Ce soir et demain à 20h30 au Mund’Art — 70-72, rue de la Joliette — 13002 — 15 €, réserver est une bonne idée : 06 09 53 40 41, j’dis ça, j’dis rien, mais ne te plains pas si c’est plein !).
Mercredi 20 :
40 Degrès, l’atelier de danse hip-hop & afro mené par Yves Mwamba et Pytshens Kambilo. Samedi en début de soirée, Yves Mwamba présentait sur la scène du Petit Plateau de la Friche La Belle de Mai, son solo. A compter d’aujourd’hui et jusqu’à vendredi, il revient vers nous, mais avec sa casquette de formateur. A l’invitation d’Hip-Hop Society et accompagné du musicien congolais Pytshens Kambilo, il propose un atelier gratuit de danse hip-hop et afro, aux 15-25 ans ayant déjà une pratique dans ces domaines. (Du 20 au 22 de 14h à 17h au Studio de la Cie Accrorap à la Friche de la belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — Inscription : hk@amicentre.biz.).