Derrière cette chanson, se nichent les origines arméniennes de l’artiste.
Pour ce Classico de Néo Géo, la journaliste Véronique Mortaigne revient sur le titre “Les Deux Guitares” (1960), du chanteur Charles Aznavour. Dans ce morceau de la légende de la chanson française, se nichent ses origines arméniennes. Aznavour a repris cette chanson d’un poème russe d’Apollon Aleksandrovitch Grigoriev, une musique, qui « chante la nostalgie des peuples de l’errance. »
Extrait :
« Il est vrai qu’en matière de métissage musical, il fut un précurseur. Et côté émigration, Aznavour en connaissait un rayon. Ses parents, Arméniens, avaient fui le génocide perpétré par les Turcs contre leur peuple en 1915-1916. Le père, Misha, né en Géorgie, était le fils d’un ancien cuisinier du tsar Nicolas II. C’est lui que l’on entend chanter le refrain des Deux Guitares, en russe.
Avec sa femme Knar, Arménienne de Turquie, et leur fille ainée Aïda, née à Salonique en Grèce, les Aznavourian débarquent à Paris en 1924. Apatrides, ils attendent un visa pour les Etats-Unis quand Varenagh (Charles) voit le jour. Mischa, baryton, ouvre alors un petit restaurant arménien rue de la Huchette, où se rassemblent les exilés d’Europe centrale, dont les anarchistes proches de Missak Manouchian. Et l’on chante. C’est ça la France. La France internationaliste, terre d’accueil… »
Crédit photo de une et article : Charles Aznavour © Portrait AFP Forum | Charles Aznavour et Eddie Constantine © MARCEL BINH / AFP Forum