Sélectionné aux César 2018.
Le bleu blanc rouge de mes cheveux, c’est l’histoire de Seyna, une adolescente à l’aube de sa vie d’adulte qui rêve d’entrer à Sciences-Po, son bac mention très bien en poche. D’origine camerounaise, elle entame les démarches pour obtenir une carte d’identité française, ce à quoi son père s’oppose catégoriquement. « Les années à trimer comme un vaurien parce que je n’étais pas assez français pour eux. Tu crois que c’est ça que je veux pour ma fille ? », dira-t-il à sa femme.
« Vous êtes hors-cadre »
Entre passé et avenir, amour pour la France et identité camerounaise, Seyna doit prendre sa vie en main. En vingt-et-une minutes, on se laisse absorber par une tranche de vie touchante et éminemment politique qui raconte autant les relations familiales que l’assimilation à la française. Notamment dans une scène édifiante où Seyna, avec sa coupe afro, ne rentre pas dans le cadre des photos d’identité. « Vous êtes hors-cadre », s’entend-elle dire à la Préfecture.
Une scène vécue par la réalisatrice, Josza Anjembe, d’origine camerounaise, pendant sa carrière de journaliste, comme elle le racontait à France Culture en juin dernier. « Le logiciel qui permettait d’avoir le passeport français me disait : “Vous n’êtes pas française.” Et ça c’est quelque chose que j’ai trimballé pendant quelques années. [J’ai été] très meurtrie par ça, et j’en ai fait un film. »
C’est la première fiction de Josza Anjembe, après un détour par le documentaire, notamment Massage à la camerounaise et K.R.U.M.P, une histoire du Krump en France. Le bleu blanc rouge de mes cheveux, est en ligne sur télérama.fr jusqu’au 31 janvier et visible ci-dessous. Déjà récompensé par plusieurs prix et sélectionné dans plus d’une centaine de festivals, il est aussi en compétition aux César 2018.