Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
Jeudi 28 :
La BD arabe à l’honneur à Coco Velten. Hormis de rares best-sellers comme les 5 tomes de L’Arabe du Futur de Riad Sattouf, on connait mal ici la BD arabe. Pourtant le 9ème art a aussi fait des émules dans le monde arabe. Ils sont scénaristes, dessinateurs, éditeurs et parfois tout à la fois ! C’est ce monde de la BD arabe que nous propose de découvrir via deux ouvrages (Une révolte tunisienne de Seif Nechi et Aymen Mbarek / Migrations du collectif tunisien Lab619) de la maison d’édition marseillaise Alifbata, lors cet apéro-rencontre à Coco Velten, animée par Simona Gabrieli, la directrice éditoriale de l’indé Alifbata. (A 18h30 à Coco Velten — 16, rue Bernard du Bois — 13001 — Entrée libre.).
Le Lac des Cygnes par Angelin Preljocaj à La Criée. Le Lac des Cygnes, classique parmi les classiques de la danse mis en mouvement ici par Angelin Preljocaj, pose ses chorégraphies pour tout ou partie des 26 danseurs.euses concerné.es (et la partition de Tchaikovsky réarrangée) sur les scènes du monde entier. (Aujourd’hui et demain à 20h à la Criée — Quai de Rive Neuve — 13007 Marseille. — De 12 € à 35 €.).
Rendez-vous cumbia au Molotov. Deuxième rendez-vous au Molotov plus qu’un deuxième tour puisque la cumbia remporte toujours la majorité des suffrages au premier tour de danse, cette nuit cumbia additionne les concerts de Medusa et de Singular Tropique suivis du DJ-set de DJ Terror. Les 9 musiciens des Medusa sont au service des grands standards du genre qui a séduit toute l’Amérique latine. Quant à Singular Tropique, c’est un quintet tout aussi efficace, emmené au chant et à la trompette par Miguel Calisto. Et comme souvent ici, c’est DJ Terror qui boucle la soirée avec un mix caliente. Attention vous risquez de finir sur les rotules. (De 20h à 2h du mat au Molotov — 3, place Paul Cézanne — 13006 — 10 €.).
Limiñanas au 6MIC. Lionel & Marie sont de Cabestany, dans les environs de Perpignan, et sont les Limiñanas, un duo qui sort de sa tanière à 7 pour enflammer les scènes de France et de Navarre, voire plus loin encore, au son d’un rock psyché sans ambiguïté, mais pas sans subtilité. Si leur rencontre remonte aux années lycée à la moitié des années 90, ils ont attendu 2009 pour initier cette aventure et profiter des réseaux sociaux pour très vite connaitre une belle notoriété de l’autre côté de l’Atlantique. Plutôt que de dérouler la wiki-fiche du band, sautons sans formalité ni préliminaire sur Pelicula, leur dernier opus produit par Laurent Garnier en personne. Le DJ et producteur plutôt que de chercher à les trainer sur son terrain, s’est laissé prendre par la magie des Limiñanas, une magie qu’il sert et honore comme il se doit. Rien en tout cas qui ne trahit les forces occultes qui drivent leurs compos. Lionel & Marie sont de Cabestany, dans les environs de Perpignan, et sont les Limiñanas ! (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 25 €, tarif réduit : 22 €.).
DJ-set metal au SOMA. Ce n’est pas tant qu’ici, on kiffe le metal, quoique « quand la musique est booooonne » chantonnait l’autre, mais plutôt parce qu’il est si rare de voir des DJs afficher cette couleur, ce son, que notre curiosité légendaire nous pousse à aller au SOMA poser une oreille, voire deux, rarement plus sur les DJ-sets de Metal Guigz Solid et Donny Darkos. En fait, il semblerait qu’eux aussi cultivent l’art du grand mix et croisent metal, post-punk, new-wave et EBM. C’est dit ! Chacun fait, fait, fait ce qui lui plait, plait, plait. (Dès 20h30 au SOMA — 55, cours Julien — 13006 — Entrée libre.).
Vendredi 29 :
Direction Forro à Archipels avec MisturaFina. Boutique et bar de l’hyper-centre marseillais qui travaille en lien direct avec des producteurs.trices engagé.es dans l’économie sociale et solidaire à Madagascar, et accueille un corner vinyle alimenté par DJ Ketu (Ketu Records), Archipels invite Misturafina, un trio marseillais (accordéon, zabumba, un tambour ventral et triangle) qui lorgne du côté du Forro du Nordeste brésilien. Né de la rencontre d’influences précolombiennes et européennes, le forro rappelle aux oreilles attentives, les joutes vernbales occitanes et séduit donc de nombreux afficionados ici. (De 19h à 20h30 à Archipels — 39, rue Vacon — 13001 — Concert et tapas : 10 €.).
Massarandub à Zoumaï. Duo percussif, Massarandub mêle rythmes d’un brésil éternel et grooves du monde, tout en boucles et efffets electroniques, que le duo Sergio Bacalhau et Stef Pai Veio brasse ce soir dans l’antre de la bière Zoumaï. (A 20h30 à Zoumaï — 7, cours Gouffé — 13006 — Entrée libre.).
Quartiers Nord rejoint Aix. Double 4 pour Quartiers Nord, le combo aux 44 ans dans les dents et pas un chicot vient ravir ses Aix de son plus beau sourire et avec sous le bras Full Métal Marseille, une 18ème rondelle long format qui ne fait pas dans la rondelle, ni dans le point de croix, si j’en croas certaines grenouilles de bénitiers qui ont posé une oreille dessus. Il en aurait été autrement qu’on n’en parlerait même pas. (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 15 €, tarif réduit : 12 €.).
Samedi 30 :
K’agence artistique de Marsatac s’invite au 6MIC. Marsatac Agency est une agence d’artistes créée par le festival marseillais qui aura lieu cette année du 10 au 12 juin au Parc Borély avec autant déjà le savoir, une scène Nova le dernier jour. Elle donne un premier rendez-vous au 6MIC autour de quelques artistes de son catalogue, entre EBM, Darkwave et musique Techno. Au programme : 4 artistes, APG, Le MAC, Moïse Turizer et Minuit Machine. Le Marseillais APG est membre du collectif techno Animals Industry dont il est rapidement devenu le directeur artistique soignant dans ses sets « une vision acide, breakée, généreuse et sauvage de la musique Techno, à l’image de sa ville et de son stade… ». Le Mac, la DJ et fondatrice de Caisson Gauche Records, revient après 5 ans d’absence aux platines. A surveiller. Le duo Moïse Turizer a en 5 ans, lui imposé un son que doit autant à un autre duo Suicide (Alan Vega, Martin Rev) qu’aux Chemical Brothers, à Animal Collective ou à John Maus, des bornes qui délimitent un excitant terrain de jeu. Récemment signé sur le label de Rebeka Warrior, le duo féminin machine et voix, Minuit Machine (Synth Religion/Warrior Records) tire des bords entre dark-wave et musique indus, quelque part en territoire electro-clash. Un bel affichage pour un première virée au 6MIC. (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 15 €, tarif réduit : 12 €.).
Dowdelin en quartet à Venelles. Repéré le 13 octobre 2018 sur la scène de la salle des fêtes de Venelles à quelques jours de la sortie de leur Carnaval Odissey, leur premier opus, Dowdelin est de retour à Venelles toujours à l’invitation de Comparses & Sons, quelques mois après cette fois-ci la sortie de Lanmou Lanmou, leur deuxième album. Le trio de départ, né de la rencontre du musicien et producteur multi-facettes David Kiledjian (a.k.a Dawatile), de la chanteuse Olivya Victorin et du saxophoniste et percussionniste Raphaël Philibert a été rejoint par le batteur Greg Boudras (Fowatile et par le passé The Bongo Hop, Vaudou Game) lors de la préparation de ce nouvel album. Dowdelin est ainsi plus libre. Son groove caribéen 2.0, entre gwoka, jazz actuel, R&B et néo-soul, est lui plus organique, d’autant que le producteur lâche désormais les machines pour retrouver sur scène le sax et la basse, ses instruments de prédilection. Quant aux textes chantés en créole, français et anglais, ils sont placés comme le titre de l’album le laisse deviner sous les signe de l’amour. Annou ay ! Allons-y ! La première partie est assurée par Cymatic. Amateurs de hip-hop à l’ancienne, entre soul, jazz et funk, ces quatre MCs et leur DJ étaient en concert la semaine dernière sur la scène du Cabaret Aléatoire à l’invitation d’Hip-Hop Society . Un band à suivre, donc, pour témoigner de son évolution. (20h30 à la Salle des Fêtes de Venelles — Place de la Mairie — Venelles — 15 €, préventes : 11€, gratuit pour les moins de 12 ans.).
Dimanche 1er :
Quid des traditions ? Il se pourrait bien que les traditions se perdent. Après avoir interrogé nombre de commerçants de bouche des environs de la Plaine, mon chez moi, ils seront ouverts ce dimanche Premier Mai, au matin au moins. Chacun a sa raison et ce n‘est pas moi, simple chroniqueur des moments de joie et d’exaltation, de déception parfois aussi que provoquent la culture, qui me permettrait de porter un jugement. Mais bon, quand même… Certains de nos politicien.nes qui pestaient il y a quelques jours encore, à peine plus d’une semaine pour être précis contre les dévoiements de notre société, se taisent aujourd’hui. Etrangement le c’était mieux avant n’a plus cours. Pourtant la Fête des Travailleurs, symbole des luttes contre l’asservissement à la machine, la fête des travailleurs, car soyons clair la destination du 1er mai n’est pas de célébrer le travail, mais bel et bien, les travailleurs. Le 1er Mai n’est plus ce qu’il était, le travailler plus pour gagner plus, semble l’avoir emporté. Il demeure bien quelques invariables ; du brin de muguet acheté à la sauvette contre quelques euros et offert à l’amoureuse, à la mère ou aux amis, au cortège des manifestants qui défilent paisiblement, souhaitons-le, depuis le Vieux-Port sur un pavé ensoleillé ou à la sardinade qui suit… et l’on s’en réjouit. Parlons de cette sardinade qui offre de mémoire de Marseillais, place Jean Jaurès, un prolongement festif, gustatif et souvent anisé au défilé syndical. De sardinade, il y en a deux, désormais. Je ne rentrerais pas là dans l’analyse des causes de ce chiisme, ni dans ces conséquences qu’on peut qualifier de désastreuses pour l’unité de l’aïoli en guise de salutations, à moins qu’il ne s’agisse d’une ruse pour diffuser plus largement encore son utilisation, mais il se trouve que depuis quelques années, il y en a deux. L’historique Sardinade du la chourmo du Massilia Sound-System, la Sardinade des Feignants, qui s’est délocalisée non loin de là, place Paul Cézanne, et puisque la fête déteste le vide, la fête du Premier Mai qui s’est emparé de ce bout de ce bout de Plaine, côte rue St-Pierre. Elle sera elle sonorisée par le Massilia Ska City à grands renforts de vinyls ska, rocksteady et early-reggae. Deux sardinades donc, c’est deux fois plus de raison de faire la fête, car ici rien n’interdit les transfuges ! Selon mon GPS il n’y a que 450 mètres entre les deux, à peine 6 minutes selon mon pas de traine-tongs, donc n’hésitons pas à passer de l’une à l’autre et faites attention au fameux mal de caboche, le 2 mai n’est pas encore férié ! Parlons-en à nos futurs député.es.
Mercredi 4 :
Première ce soir de Revanche, la dernière création de la Cie 7ème ciel au au Lenche. C’est une histoire de Clan et de Revanche, de revanche à gros bouillons et de clan au singulier. Revanche et Clan sont le nom de deux bandes, deux bandes rivales de mômes plus minots-minots, de bandes d’ados dos à dos, qui ne sont rien l’une sans l’autre et réciproquement. Drivés par un texte de Marjorie Fabre et une mise en scène de Marie Provence (Cie 7ème Ciel), Samuel Diot, Audrey Lopez, Florine Mullard, Léopold Pélagie et Quentin Wasner-Launois campent à eux 5, 19 personnages, effet de bandes oblige ! Vivant, incarné, ce spectacle parle d’exclusion et du besoin d’être ensemble avec une langue, des musiques, des rites et pratiques propres à cette classe d’âge mais qui se fondent facilement dans le décor de nos vies d’adultes. Et puisqu’il est question de décor, celui de Revanche est en perpétuel mouvement comme pour mieux souligner le caractère transitoire de l’adolescence. #ToutPublic ! (A 15h et 19h aujourd’hui au Théâtre de Lenche — 2, Place de Lenche — 13002 — De 3 € à 22 €.).
Antiquarks & Souleymane Faye au Makeda. Souleymane Faye est une des grandes voix du Sénégal. Cet ébéniste qui chantait en travaillant, rejoint à la moitié des années 80 le Xalam, un des bands de la sono-mondiale chère à Radio Nova. En 86, il enregistre avec eux sa première chanson : Doley. Le succès est au rendez-vous et propulse ce groupe qui croise musiques de l’Empire Mandingue, jazz, funk et rock sur les scènes du monde entier. Ce parolier hors-pair pense ses chansons comme des histoires. Il soigne avec un humour non feint, un art du storytelling, comme on dit aujourd’hui. Le collectif Antiquarks s’est formé lui en 2005, autour de Richard Monségu et Sébastien Tron, croisant musiques de tradition et musiques actuelles, une démarche qui n’est pas sans rappeler celle des groupes tradi-modernes africains. C’est donc naturellement qu’ils viennent à collaborer ensemble dans un esprit de partage et d’échange. Cette première tournée entamée il y a à peine un mois, fait escale au Makeda. A ne pas louper ! (A 21h au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €.).