Le producteur français remixe « Dimanche », le meilleur titre de l’album des Perpignanais.
Auteurs de l’un des meilleurs albums de rock (format psyché, pop, garage) de ce début d’année, en France, The Limiñanas (Monsieur et Madame Limiñana dans le civil) attestent une nouvelle fois, avec la sortie de Shadow People (Because Music), non seulement d’une formidable faculté de composition mélodique, mais également, qualité non négligeable, d’un véritable talent dans le choix de l’entourage (ils sont notamment proches du multi-instrumentiste et très avant-gardiste Pascal Comelade, avec qui ils ont signé un album en 2015, Traité de guitarres triolectiques).
C’est que le duo, depuis le début de sa carrière qui commence à être longue (premier album en 2010) envisage le rock sous un format pop (qui nécessite donc la présence de voix), sans avoir forcément envie de se risquer à pousser la chansonnette. Dès lors, pour arriver à ses fins, eh bien il faut savoir s’entourer.
Sur ce disque-là, on voit ainsi défiler, attention vertige, l’ex-bassiste de New Order Peter Hook (« The Gift »), le leader de rock psyché californien The Brian Jonestwon Massacre Anton Newcombe, la comédienne Emmanuelle Seigner (auteure de deux albums en 2010 et 2014), et Bertrand Belin, qui pose sa voix, grave et nonchalante, sur l’excellent « Dimanche », narrant l’histoire de cette fille nommée « Suzie », mais que l’on appelle, « Vicky », « Sou, », « Vi » (« Comme la vie »).
« Dimanche », ses boucles obsédantes et hypnotiques, c’était a priori le morceau idéal pour envisager l’exercice, parfois fastidieux, parfois formidable, du remix, le moment opportun. Alors, lorsque Lionel Limiñana envoie, sans forcément d’idée derrière, l’album à Laurent Garnier, croisé auparavant au festival Lourmarin (celui de Garnier, où le groupe était programmé), le producteur et DJ français jette immédiatement son dévolu sur ce titre qu’il allonge (6 min 38 de transe), qu’il retravaille, qu’il module, qu’il noircit aussi un peu, sans pour autant en soustraire l’ADN d’origine. Et comme 6 minutes, ce n’est pas toujours suffisant, il y a la possibilité de mettre ce titre-là en mode « repeat » (c’est ce que l’on fait actuellement ici, pour information). Bon vendredi, bon dimanche.