Pour continuer de se rappeler de l’impact de ce musicien.
Ce mardi 23 janvier, c’est avec une grande désolation que nous avons appris la disparition de Hugh Masekela. C’est une perte incommensurable pour le monde de la musique et le pays tout entier.
Il y a tant à retenir de l’oeuvre de cet immense trompettiste de jazz, son engagement farouche contre l’apartheid et puis bien sûr, dans toutes les mémoires, sa musique. Jacob Zuma, le président sud-africain a réagi face à cette disparition : « La nation pleure un de ses talents à la signature la plus caractéristique. C’est une perte incommensurable pour le monde de la musique et le pays tout entier. On n’oubliera pas sa contribution à la lutte pour la libération ».
Hugh Masekela laisse en effet derrière lui une trace indélébile et une gigantesque discographie, témoin de son immense productivité. Une productivité qui ne s’était pas arrêtée avec son exil, lui qui avait fui le régime de l’apartheid dans les années 60 et qui n’était rentré au pays qu’après la libération de Nelson Mandela en 1990.
Engagement musical, engagement politique
Très tôt, pour lui, musique et engagement politique étaient mêlés, sa première trompette, l’instrument de sa vie, lui a été offerte par un prêtre militant contre l’apartheid, une trompette qui aurait appartenu à Louis Armstrong, la filiation se trouvait là…Sa musique s’en ressent, notamment avec des disques comme Bring Him Back Home qui annonce, cinq ans avant, la libération tant espérée de Madiba, et qui deviendra d’ailleurs l’hymne de ce combat.
En 1960 après être passé à Londres, c’est New York qui l’accueille à bras ouverts, Miles Davis et Harry Belafonte en tête. Ils trouvent avec Hugh un camarade de jeu à la hauteur de leurs attentes. En 1968, « Grazin’ in The Grass » est une consécration absolue et populaire.
Époux de Miriam Makeba durant deux ans, il lui écrit le sublime « Soweto Blues » après les massacres de Soweto de 1976… C’est dans un symbole sublime qu’il a pu terminer sa vie à Johannesburg, entouré des siens, dans ce pays trop longtemps quitté et pour lequel il avait soufflé si fort pour se faire entendre.
Le trompettiste Todd Simon a tenu à lui rendre hommage avec un mix consacré à l’une de ses idoles.
« Aucun musicien n’a influencé la façon dont je créé et je joue autant que lui. Son son est unique à la fois lyrique et rythmique avec sa trompette. Ça n’est qu’une infime partie de son catalogue que je vous joue aujourd’hui ». Mais ce sont donc des disques qui lui tiennent à coeur. Ils s’écoutent ci-dessous.
Visuel : (c) Getty Images / Frank Mullen