Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
Mercredi 18 :
Les Maliens de Sahel Roots et les Marseillais de Faliba ont rendez-vous au Makeda. Passionnées de musiques traditionnelles de l’Ouest africain, ces deux formations cherchent et trouvent, chacune à leurs façons, la manière d’écrire de nouvelles pages au grand livre des musiques mandingues. Le duo Sahel Roots – Alassane Samaké & Adama Sidibé – s’est constitué en 2019. Alassane, le chanteur du duo joue les percussions (calebasses et tam-tams). Adama l’accompagne lui au sokou, un violon monocorde peuhl ou au djourou kelen, une guitare monocorde mandingue. Leurs compositions et leurs textes attachés à leur quotidien ont séduit le jury de la la 7ème édition du Soko Festival qui se déroulait au début de l’année à Ouagadougou (Burkina Faso), ce qui leur vaut d’être actuellement en tournée en France puis en Espagne. Plus orienté fusion, le quartet Faliba emmené par le joueur de n’goni, luth à 10 ou 14 cordes et chanteur Yanifola, accompagné par Jeff Canova à la guitare, aux percussions et au chœur, Seb Smither aux saxes et au chœur et Thomas Bourgeois à la batterie et au Zarb, flirte avec le jazz et l’afro-beat. Une belle affiche, un doublé à ne pas louper ! (A 20h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Prix libre + 1€ d’adhésion à l’association Orizon Sud, si toujours pas adhérent — Pas de CB à l’entrée, mais au bar, oui.).
Le mercredi au WAAW, c’est la boum ! C’est le retour en force de la boum, oui la boum, celle qu’on avait oubliée aussi certainement que nos premières cuites, celle qu’on vomissait la tête dans la cuvette des toilettes ou discrètement derrière un arbre, comme on abandonne l’air de rien, un présent qui ne nous plait pas vraiment. La boum est de retour et quoi qu’on dise, qu’on pense de ce mouvement régressif puisqu’assorti des musiques de notre jeunesse passée, la boum explose partout… Le Makeda a la sienne depuis des lustres, la Boum du samedi, un samedi par mois. Depuis début mai, le WAAW est rentré à son tour dans la danse sur un tempo hebdomadaire en collab avec Ze Bourgeoiz. La structure marseillaise de management et de tournerie invite deux de ses artistes, Fred Skitty et FK Club, à se réinventer aux platines autour des musiques des années 80 qui ne nous ont jamais vraiment quitté, et de celles des décennies qui ont suivies. Une boum pour boomers ? oui, mais pas que… car il semblerait que lorsqu’on est passé à côté, lorsque que ces titres éculés nous sont inconnus, ils fonctionneraient encore. Allez savoir ? (Tous les mercredis de 19h à 23h au WAAW — 17, rue Pastoret — 13006 — Entrée libre.).
Jeudi 19 :
Les Arts Éphémères envahissent le Parc de la Maison Blanche. Pour tous les dicos, éphémère ne dure jamais très longtemps. Quand il s’agit de la 14ème édition des Arts Ephémères, expo d’art contempo’ accrochée, disposée dans les parcs et jardins de la Maison Blanche, la date limite est fixée est fixée au 5 juin prochain, soit un peu plus de deux semaines, trois week-ends pour être précis. Cette année la thématique est : Occurrence. Replongeons dans le dico et constatons que ce mon féminin singulier à plusieurs sens. Il peut caractériser une circonstance non prévue comme dénombrer une unité linguistique dans un texte ou qualifier deux fêtes religieuses qui tomberaient le même jour. C’est dire… La foultitude d’artistes conviés (une vingtaine) et triple signification laissent présager une large diversité d’œuvres réalisées qui plus est, pour la plupart in situ. Pour tout savoir avant ou après une visite de cette expo sous le soleil exactement, rendez-vous ici. (Tous les jours jusqu’au 5 juin, de 9h à 19h45 au Parc de Maison Blanche — 150, bd Paul Claudel — 13009 — Entrée libre.).
Malavoi et la Cumbia Chicharra sont à l’Espace Julien. Ce n’est pas la première fois que la Cumbia Chicharra investit l’Espace Julien. La formation marseillaise y a même ses habitudes. En septembre dernier, ils y célébraient la sortie d’El Grito, leur 4ème opus à l’issue d’une semaine de résidence. Pour ce nouveau concert qu’ils organisent eux-même, La Cumbia convie le groupe martiniquais Malavoi. En 5 décennies bon poids, ces musiciens originaires de Fort-de-France à leurs débuts, ont fait tomber les frontières entre les genres de la Caraïbe, en s’inspirant par exemple des grooves luxuriants de salsa ou de la liberté du latin jazz, sans jamais perdre l’âme des musiques antillaises (biguines, mazurkas et autres quadrilles) qu’ils réarrangeaient avec brio. Comme une signature, une section de violons éloquents, un piano mutin et des voix remarquables (Raph Thamar par exemple) ont contribué à leur succès planétaire. Ils ouvriront le bal, laissant le soin aux Marseillais de la Cumbia Chicharra d’entretenir le feu sacré de la danse. Ce qui ne fait aucun doute. Attention, un nouveau pic de chaleur va être franchi… #livreDesRecords. (A 20h15 à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 27,50 € en prévente, tarif réduit 21,50 €.).
Vendredi 20 :
Marseille, Lisbonne en express aujourd’hui et demain au MuCEM. Le festival lisboète Iminente pose ses valises à Marseille aujourd’hui et demain dans les espaces extérieurs du MuCEM et du Fort St-Jean. Deux jours et deux soirs de fête autour des cultures urbaines portugaises et des artistes émergeants de l’autre pays de la péninsule ibérique, au fil de concerts, installations expositions et performances… « Iminente interroge depuis sa création en 2016, l’art dans la ville sous toutes ses formes » confie Carla Cardoso, sa directrice qui rappelle au passage que « le festival a été séduit par les similarités des deux villes : multiculturelles, tournées vers la mer et en lien avec d’autres régions du monde : le Brésil, Le Cap-Vert ou l’Angola pour Lisbonne, l’Afrique pour Marseille. Ces deux villes sont qui plus est, des creusets du hip-hop et plus généralement des cultures urbaines. ». Ces points de convergences offrent une programmation croisées entre les différents formes, mais aussi entre les artistes. « Nous allons présenter de nombreux artistes, Français et Portugais, et quand je parle d’artistes, vous aurez bien compris que cela englobe la musique, la danse, la performance, autant que les arts visuels. Il y aura plusieurs scènes, et celles-ci mélangeront les disciplines, les nationalités, et les artistes, qu’ils soient célèbres ou débutants. Ainsi, durant la même soirée, vous pourrez voir un concert de new fado, un rappeur de Marseille, un groupe de punk rock du Cap Vert, un jeune pianiste d’origine algérienne… Nous souhaitons jouer sur l’inattendu, le mélange des genres et la curiosité du public. Iminente est un lieu de découvertes et d’ouverture. ». Tout le détail du programme est ici. (Aujourd’hui et demain au MuCEM — 1, Esplanade du J4 ou par le Fort St-Jean — 13002 — Traif Plein : 20 €, tarif réduit : 15 €, Pass Festival : 30 €.).
Pierrette et ses Payettes à découvrir à la Maison du Chant. Trio récemment formé, Pierrette et ses Payettes réunit Sandra Richard, Sanae Bajnouni et Kader Denednia. Ne cherchez pas qui incarne Pierrette, et qui sont les Payettes, le nom du trio étant un hommage à la chanteuse de séga réunionnais d’antan, Pierrette Payet. Mais pour ces trois artistes, cet hommage se veut à l’image de ce qu’ils sont et de ce qu’ils vivent à Marseille. Ainsi, le séga, genre musical chanté, partagé sur les îles créolisées de l’Océan Indien, est ici croisé sur un rythme ternaire aux sonorités méditerranéennes de la mandole algéroise. Une rencontre promesse de grand large, qui ne peut se passer que dans les bars à marins des villes monde ou dans l’imaginaire facétieux de ces trois musicien.nes (roulèr, kayamb, mandole) et chanteuses. Une rencontre marseillaise à découvrir et à apprécier lors d’une de leurs toutes premières sorties. (A 20h30 à la Maison du Chant — 49, rue Chape — 13004 — 5 € + 3 € d’adhésion, réservation conseillée au 09 54 45 09 69.).
Salif Keïta est au 6MIC. Les légendes de la sono-mondiale ont rendez-vous dans la région en ce mois de mai. Au lendemain du concert de Malavoi et à l’Espace Julien (voir plus haut), rendez-vous au 6MIC pour celui de Salif Keïta qui confiait en 2018 au micro de Nova, face à Bastien Stisi (interview disponible ici qu’Un autre Blanc, l’album qu’il publiait alors serait son dernier. Parole tenue pour l’instant par l’une des plus belles voix de l’Afrique qui ne s’interdisait pas alors, de revenir en concert, même s’il s’avouait lassé après plus de 50 ans de carrière par les avions, trains et plus généralement le rythmes des tournées. Ce concert du chanteur albinos révélé au sein du Raï Band de Bamako, puis des Ambassadeurs avant qu’il entame une carrière solo, est le seul en France avant une tournée d’une quinzaine de dates aux Etats-Unis fin août. Autant dire qu’on ne réfléchit pas trois heures avant de plonger tête la première ou de se jeter à pieds joints sur la billeterie. (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro — en prévente 25 €, réduit 22 € + 2 € sur place, le soir du concert.).
Samedi 21 :
Marseille, Lisbonne en express aujourd’hui et demain au MuCEM. Dernier jour et dernier soir. Pour tout savoir retour à la date du premier soir, vendredi 20. Pour info, le point final de la manifestation sera posé tard dans la nuit de samedi à dimanche (1h du mat) par le show de Batida dans la cour de la Commande.
Carte blanche à Paloma Colombe au 6MIC. Paloma Colombe est une artiste d’aujourd’hui, donc pluridisciplinaire. DJ, réalisatrice de documentaire, un temps chroniqueuse du Nova Club de David Blot sur nos ondes, elle n’a peur de rien et craint dégun à la croisée des chemins. Franco-algérienne, provençale et berbère, Paloma Colombe jongle avec les identités, les siennes comme celles qui le deviennent au gré de ses aventures musicales. Définitivement, Paloma Colombe est une artiste d’aujourd’hui ! Cette carte blanche démarre en après-midi (dès 15h) autour de la projection de trois films documentaires dont son Planet Malek consacré au musicien Ahmed Malek, l’Ennio Morricone d’Alger, mais aussi Brave de Wilmarc Val qui filme les célébrations qui accompagnent le décès de sa grand-mère, une prétresse vaudou haïtienne ou Leur Algérie de Lina Soualem qui s’immisce dans la vie d’un couple d’immigrés algériens en Auvergne, à l’heure de leur séparation après plus de 60 ans de vie commune. A 19h30, suivra un échange entre Paloma Colombe et la productrice et DJ basée San-Francisco Lara Sarkassian avec qui elle partagera les platines à partir de 21h ainsi qu’un gout prononcée pour les musiques métisses, électro-amazigh pour la première, électro-arménienne pour son invitée dont c’est le premier DJ-set en France, sans pour autant les enfermer dans ces petites boites. (Dès 15h au 6MIC — 160 rue Paul Duverger — Aix-en-Pro — La projection des films-documentaire et l’échange entre Paloma Colombe et Lara Sarkissian sont en entrée libre — Pour ce qui est de la soirée, à savoir leur DJ-sets, dès 21h, il faudra prévoir 15 € / 12 € pour les tarifs réduits.).
Dimanche 22 :
Dimanche 22 :
The Devils et The Dirteez en concert dominical à l’Intermédiaire. Priez Vodou, votez vodou, c’est dimanche à l’Intermédiaire. Duo napolitain (Gianni Vessella et Erika Tolado), formé en 2015, The Devils envoie le bois. C’est simple, ils voient le diable partout et n’ont rien trouvé de mieux que de d’astiquer une grat’, de frapper les peaux d’une batterie tout en éructant pour tenter de l’exorciser de leurs putains de vies. Et ça marche, croix de bois croix de fer, si je mens, je mange une pizz’ tomates-anchois-olives noires comme leurs âmes damnées ! Un bon rock-garage tout droit sorti de réparation, il tourne à merveille ! La première partie est naturellement confiée au Dirteez pour un concert dans des chaussons punk-rock, comme à la maison, marseillais qu’ils sont après des passages par Sète, Nice, Montpellier ! (A 21h à l’Intermédiaire — 63, pl jean Jaurès — 13006 — 5 €.).