Daouda, Carlos, Alyssa, Makadi, Hussein et d’autres se racontent
Tout au long de la journée du 14 février, Radio Nova a donné la parole à des exilés. A chaque heure, l’un d’entre eux a livré un bout de soi au micro. Ils sont ivoiriens, soudanais, colombiens, tunisiens, sénégalais, ils ont entre 15 et 50 ans, ils nous ont parlé d’amitié, de littérature, de politique… Voici leurs récits.
Le conte de Carlos
Carlos a quitté sa ville natale de Medellin en 2011 pour atterrir en France où il a obtenu son statut de réfugié. Aujourd’hui, il a 31 ans, étudie à Sciences Po via le programme Welcome Refugees, et s’est engagé dans l’association Singa, qui entend créer du lien entre réfugiés et société d’accueil. Au micro de Camille Diao, il nous a partagé le conte d’un héros national colombien : Gabriel García Marquez.
Cette histoire, García Marquez l’a contée lors d’un discours prononcé à Caracas, au Venezuela, en 1970. Il a depuis été retranscrit et publié dans Je ne suis pas ici pour faire un discours (Grasset).
Dans le smartphone de Daouda
Il parait qu’on trimballe « toute notre vie dans notre téléphone »… Nous avons donc demandé à un exilé de nous ouvrir son smartphone : en passant en revue chacune des applications, c’est une histoire, un parcours et un quotidien qui se dévoilent. Ceux de Daouda, sénégalais de 31 ans, arrivé en France il y a un peu plus d’un an. Il se raconte sur téléphone, au micro de Camille Diao.
En cuisine avec Nabil Attar
Nabil Attar est un chef cuisinier syrien arrivé en France en 2015. D’ici quelques semaines, il ouvrira son propre restaurant à Orléans, le Naranj. Sophie Marchand l’a rencontré grâce au Refugee Food Festival. Et ensemble, ils ont cuisiné. Syrien, évidemment.
La politique soudanaise vue par Hussein
Hussein, soudanais de 55 ans, vit en France depuis 20 ans. Docteur en économie, il est arrivé dans l’Hexagone pour y écrire sa thèse. A Besançon, il apprend le français, obtient son diplôme et devient économiste. Aujourd’hui, il nous livre son regard sur le Soudan, sur la jeunesse, sur la France et sur les politiques migratoires actuelles. Un regard attrapé à la volée par Olivia Müller dans un bar à Marx Dormoy, à Paris dans le 18e arrondissement de Paris.
Makadi et Aboubacar, une amitié née sur la route de l’exil
Makadi et Aboubacar ont tous les deux 15 ans. Le premier est ivoirien, le second guinéen. Olivia Müller les a rencontrés sur un banc au jardin de la rue de Pali-Kao dans le 20e arrondissement de Paris, alors qu’ils attendaient la distribution d’un déjeuner distribué par un collectif de citoyens. Ballon de foot sous le coude et grosse doudoune sur le dos, Makadi et Boubacar lui ont raconté la force de leur amitié et le bonheur qu’ils ont de s’être rencontrés en Libye. Parce que dans le désert, en prison ou dans les rues de Paris, des amitiés naissent et se déploient, fortes et singulières…
Alyssa, l’écriture pour tenir
A 50 ans, Alyssa n’est arrivée en France que depuis un an et demi. Elle a tout quitté de sa Tunisie natale – maison, travail, mari – pour venir s’occuper de son fils adolescent, en galère dans les rues de Paris. Une maman sans-papiers pour qui le quotidien n’est pas tendre, alors pour tenir, Alyssa s’est remise à écrire. Le stylo est pour elle un exutoire. Camille Diao l’a rencontrée à l’Accueil Goutte d’Or et a recueilli l’un de ses poèmes.
Visuel (c) Florian Gaertner / Getty images