Ce matin, on retourne en club, et on rêve d’être un samedi soir de 2015 en Angleterre. Parce qu’on y aurait sans doute entendu l’album “In Colour”, de Jamie xx sorti il y a six ans.
Jamie xx est le tiers du groupe The xx. Mais il en est aussi l’un des principaux piliers, car c’est son nom qui a façonné l’identité spécifique du groupe anglais d’Indie pop. L’artiste a même fini par en assumer son amour des musiques électroniques. Le nom de Jamie XX sonne comme celui d’un homme discret. Il circule depuis longtemps, comme celui d’un producteur, remixeur et DJ appliqué, besogneux, fan de dubstep, de soul, de funk, de UK garage. En plus de tout cela, il est aussi très cultivé.
À la fin des années 2000, il se fait acclamer grâce au premier album du groupe, mais aussi par ses remixes malins, et qui réinterprètent vraiment les œuvres. Le premier album de Jamie XX est d’ailleurs un disque du genre, un album entier de remixes de Gil Scott Heron, qu’il a sorti en 2010. Ce disque a confirmé qu’il avait une sacrée envergure musicale.
Au début des années 2010, entre ses tournées, ses DJ sets et autres, il se met à bosser sur son album solo. Un disque rien qu’à lui, qui va lui prendre près de cinq ans à réaliser. Parce que l’ambitieux Jamie xx a tout simplement envie d’aller encore plus loin, et de transcender les époques musicales. Il veut mélanger les styles, les ambiances, les sonorités, les samples, pour perdre l’auditeur et créer sa signature. Un son très anglais, mais dont les échos nous emmènent ailleurs. Un disque pour danser, mais aussi pour se réveiller, pour courir, pour cuisiner, pour réfléchir. Bref, un album dont les palettes s’adaptent à tous les moments de la vie.
Et figurez-vous qu’il y est arrivé. On y retrouve tout dans ce disque. La nostalgie des xx, la mode globalisée du dancehall avant l’heure, la nervosité des clubs anglais, l’amour et le soleil qui perce derrière la pluie.
Vive ce disque, vive Jamie XX, vive le morceau “Loud Places”.