Retour à l’âge des Chocapic, des devoirs-maisons et des mangas lus, assis par terre, à la Fnac : vous vous souvenez des fusions dans Dragon Ball Z ? Un arc humain symétrique, reliés par les index, qui créé une entité à la puissance élevée au carré. Le holisme incarné. Les gros muscles, les crinières improbables et les boules de plasma en moins, c’est ce genre de phénomène extraordinaire que vous pourrez voir à l’Opéra National de Bordeaux. Le maître de ballet Angelin Preljocaj, à la tête de la compagnie aixoise du Pavillon Noir, et le musicien Thomas Bangalter, moitié de feu Daft Punk, ont mis en commun leurs talents pour ce spectacle : Mythologies, une pièce pour vingt danseur.ses (dix élèves « contemporain.es » de Preljocaj et dix interprètes « classiques » de l’ONB), dont il s’agira des toutes premières représentations. D’une première mondiale, notez ça où vous voulez.
Habitué des collaborations avec des musicien.nes, parmi lesquels Air (Near Life Experience en 2003) puis Nicolas Godin (La Fresque, en 2016), Laurent Garnier (Fire Sketch en 2006 et Suivront mille ans de calme en 2010), Alva Noto et Ryuichi Sakamoto (Still Life en 2017) ou encore Karlheinz Stockhausen (Helikopter en 2001 et Eldorado en 2007, juste avant sa disparition), le chorégraphe francilien réitère donc l’exercice dans ce spectacle qui explore les rituels pour mieux dérouter les routines.
« La danse, art de lʼindicible par excellence, nʼest-elle pas la plus à même de mettre à nu nos peurs, nos angoisses, et nos espoirs ? Elle stigmatise nos rituels, révèle lʼincongruité de nos postures, qu’elles soient dʼordre social, religieuses ou païennes », indique Preljocaj. Avec Mythologies, cette prospection curieuse et inventive de l’imaginaire collectif et de ses sédimentations parfois inconscientes passera par la voie des légendes, des Molochs et des Léviathans, des récits gréco-romains, judéo-chrétiens, par le dépiautage de ces tuteurs et autres « Teachers » évanescents, autour desquels s’enroulent les pampres touffues de nos manières d’être, de faire, de vivre et de penser. Le tout mis en mouvements, de musique et de corps, sous les vénérables dorures d’un théâtre à l’italienne.
Un ballet qui s’annonce grandiose, mettant à bas les casques, les masques, les mythes, auquel la Radio Nova Bordeaux vous offre quelques très précieux tickets. Ils sont là, sur notre bureau ; on vous les refile bien volontiers, mais d’abord, il vous faut compléter le formulaire ci-dessous avec le mot de passe Nova Aime.