« Calypso Blues », hymne politique.
Il y a deux ans, Calypso Rose, Queen immense du Calypso venu de Trinité-et-Tobago, sortait Far From Home, un disque produit par un duo (Manu Chao – Kobo Town) qui avait permis au disque de s’exporter bien plus loin que les frontières originelles de la petite île de la mer des Caraïbes. Quelques tubes immenses (« Abatina », « Far From Home », « Calypso Queen »…), une tournée rallonge, et quelques passages chez Nova, où l’on vous a parlé souvent, au cours des derniers mois, de cette grande artiste qui n’aura cessé, durant toute son existence, de militer pour les droits de ceux qui, au Trinidad et ailleurs, en sont privés (les femmes, notamment, dont le courage est notamment salué dans « Abatina » ou dans « No Madame »).
Calypso Rose, la voilà aujourd’hui de retour, reprenant un standard de Nat King Cole, un des plus grands crooners et pianiste jazz des années 50. Cette reprise, c’est celle de « Calypso Blues », qui raconte avec beaucoup d’humour le spleen ressenti par les femmes trinidadiennes qui, comme Calypso Rose, ont émigré à New York dans l’espoir d’une vie meilleure mais qui se sont retrouvées confrontées au racisme, à la ségrégation, au chômage et à la misère. Ce morceau ne vient naturellement pas seul, puisqu’il sera accompagné d’un album – So Calypso ! – qui sort au mois de mai, et qui sera donc, parce que la carrière est vaste, le vingt-troisième du nom, un disque sur laquelle Calypso Rose a décidé de rendre hommage à l’ensemble des références qui ont permis à sa carrière de se positionner aussi haut, de Nat King Cole à Aretha Franklin, de The Melodians à Angélique Kidjo, avec une idée en tête : partager cette idée qu’il est possible d’allier musique ludique et lutte sociale de haute volée.