“Avant, certains pensaient pouvoir changer le monde en faisant de la musique. Nous, on n’est pas comme ça. On fait juste un constat que la vie est plombante, qu’il n’y a pas beaucoup de lueur d’espoir. Le no futur, c’est de plus en plus vrai.”
Bienvenue sur Radio Nova pour cette nouvelle session de la Chambre aux allures décidément bien noire, mais pas si sombre qu’il y paraît.
Car pour nos invités précédemment cités, tout a commencé comme une blague. Comme un exutoire où les deux auteurs et chanteurs de la bande se permettait de dire plein de trucs qui leur passaient par la tête, de rire de leurs petits malheurs.
Puis la vanne est devenue une affaire sérieuse quand, leurs potes leur ont conseillé d’envisager la chose comme un vrai groupe de zic. Un projet né il y a quatre ans entre parties de jeux vidéos quotidiennes et bières sur le zinc du bar local.
C’est notamment de là que sortent leurs écrits. Là qu’il tire leur humour noir et leurs phrases qui font sens.
La description de leurs quotidiens de losers dans un Rennes de plus en plus gentrifiée à leurs yeux.
Mais ne leur dites pas que leur cold wave forte en mélodies minimale basse saturée et boîte à rythmes angoissante, inspirée de l’Angleterre ouvrière des années 80, est une musique engagée.
À les écouter, ils ne revendiquent rien et ils sont encore moins là pour faire la morale. De ces situations et histoires personnelles croisées dans leurs bars et scandées ici, il y a pas mal de déprime, beaucoup de cynisme, énormément d’autodérision.
De leur nuit de petites fêtes entre copains et grands matins de déprime est née un personnage fictif (enfin pas exactement) dont le nom symboliserait leur groupe.
Une personne qui serait assez dangereuse, sur un fil, parfois violente, parfois effacée. Quelqu’un qui ne foutrait rien de ses journées, qui regarderait la vie passer sans y participer.
De cette entité est né un premier album ultra prometteur au titre qui parle à tous les piliers de comptoir : Après c’est gobelet.Merci de nous avoir montré, dans cette Chambre noire, qu’il est possible de refaire le monde même à jeun et même si c’est plus dur à avaler, Gwendoline.